Jeunesse et informaticiens expérimentés, un mix idéal choisi par la société bruxelloise Capyx

Le cobol, un langage encore largement utilisé dans le secteur financier. © Getty Images

Fondée en 2013, la société informatique bruxelloise Capyx s’appuie sur des jeunes talents mais également des informaticiens expérimentés, seuls capables de décortiquer les vieux systèmes. Un mix idéal pour assurer la conversion technologique des entreprises.

L’informatique n’a pas débuté avec l’avènement de l’Internet et nombre de systèmes et programmes tournent quotidiennement depuis quelques décennies avec des langages antédiluviens. Au premier rang de ceux-ci figure ainsi le cobol (pour common business oriented language) créé à la fin des années 1950 et encore largement utilisé aujourd’hui dans le secteur financier (banques et assurances). Outre ce dernier, de nombreuses entreprises possèdent encore des mainframes (des ordinateurs centraux) et des systèmes de gestion de base de données, style DB2, dont l’efficacité et la robustesse ne sont plus à prouver mais pour lesquels les spécialistes commencent doucement à manquer.

Outre la gestion de la conversion technologique des grands comptes, nous nous développons dans le domaine des datas ainsi que celui de l’intelligence artificielle.

C’est au départ de ce constat qu’a été créée en 2013 GCT Consulting, rebaptisée récemment Capyx, par Carmelo Bardaré et Pieter Ysenbrandt, qui affichent tous deux une belle expérience dans leur secteur de prédilection. Le premier a fourbi ses armes dans l’informatique dans la seconde moitié des années 1980 en intégrant Steriabel, filiale du groupe français Steria. Quelques années plus tard, sur les conseils de son patron, Paul Brébant, il se lancera à son compte, fondant la société ITG Consulting. ” Par la suite, Paul Brébant nous a rejoints et il est toujours présent à nos côtés au sein de Capyx où ses conseils et sa vision nous sont particulièrement précieux “, précise Carmelo Bardaré.

ITG Consulting fournissait initialement ses services aux banques et aux assurances avant de les étendre à d’autres secteurs tels que l’énergie ou la distribution. La société a connu une croissance régulière et solide, traversant sans encombre l’explosion de la bulle internet qui laissa alors quelques pépites technologiques sur le carreau. En 2004, Pieter Ysenbrandt, qui venait de Proxis, pionnier du commerce électronique en Belgique, rejoint la société en tant que directeur commercial.

En 2008, une nouvelle étape est franchie avec la cession d’ITG Consulting au groupe néerlandais Ordina. ” Ce dernier cherchait à s’étendre sur la partie francophone du pays ainsi qu’au Grand-Duché où nous étions également actifs “, explique Carmelo Bardaré. A l’époque, ITG Consulting occupait 80 personnes et dégageait un chiffre d’affaires de l’ordre de 8 millions d’euros. Carmelo Bardaré et Pieter Ysenbrandt s’offrent alors une parenthèse dans la gastronomie en lançant une série de magasins alimentaires et de spécialités italiennes, Gustoo. Mais après deux ans, ils reviennent à leurs premières amours. ” Ce n’était pas un métier pour nous, confient-ils. Comme on dit, ‘ retail is detail‘. Nous avons donc décidé de réfléchir à ce que nous pourrions encore faire dans le domaine que nous connaissions finalement le mieux : l’informatique. ”

Pour ce faire, le duo peut heureusement compter sur Paul Brébant et son analyse de l’évolution du marché. ” Dans le domaine, c’est vraiment une éminence grise et un visionnaire “, ajoutent-ils.

Carmelo Bardaré et Pieter Ysenbrandt, administrateurs délégués de Capyx, entourant Paul Brébant, administrateur.
Carmelo Bardaré et Pieter Ysenbrandt, administrateurs délégués de Capyx, entourant Paul Brébant, administrateur.© DANN

Retrouver sa place

D’autant qu’après cinq ans d’absence dans un monde où tout change extrêmement rapidement, il fallait retrouver sa place. ” Nous évoluons dans un monde qui présente des cycles, analysent Carmelo Bardaré et Pieter Ysenbrandt. Beaucoup de grands comptes disposent encore de mainframes et certains secteurs comme les banques et assurances utilisent encore des langages comme le cobol pour lesquels les ressources commencent à manquer. Parallèlement, le marché des datas ne cesse d’augmenter avec une quantité de données qui double tous les ans. Nous avons donc décidé de nous lancer plus spécifiquement dans la gestion de la conversion technologique des grands comptes. ” En novembre 2013, ils fondent ainsi GCT (Gestion Conversion Technologie) Consulting à Schaerbeek qui vient d’être rebaptisée récemment Capyx. En l’espace de cinq ans, la jeune société a su se faire une place sur le marché en apportant une expertise différente et en s’appuyant sur des consultants dont certains ont un âge plus proche de la pension que de leur première communion. Certains l’ont même dépassé, comme Paul Brébant (82 ans), mais continuent à jouer un rôle important dans la société.

” Au lancement de la société, il y a cinq ans, notre moyenne d’âge s’élevait à 52 ans, précisent-ils. Actuellement, elle tourne autour de 39 ans. Parmi nos 60 collaborateurs, 70% ont moins de 50 ans et 30% plus de 50 ans. Nous travaillons essentiellement pour des grands comptes dont une large part dispose encore d’infrastructures anciennes qui n’intéressent pas les jeunes informaticiens. Or, ces systèmes contiennent encore de nombreuses données exploitables mais qui ne le sont pas nécessairement. C’est ici que nous intervenons car nous disposons d’experts qui peuvent décortiquer ces systèmes et, pour prendre une métaphore culinaire, transformer ces spaghettis en lasagnes et ensuite en gnocchis. ”

Capyx accompagne donc ses clients dans la transformation de leurs systèmes informatiques. Des clients qui sont actifs dans le secteur financier (banques et assurances) mais également industriel (pharmacie, automobile, chimie, etc.). Pour réaliser ces objectifs, la société de consultance entend s’appuyer sur son équipe de collaborateurs actuelle et recruter de nouvelles compétences dans les années qui viennent. Elle compte par ailleurs dans son conseil d’administration quelques pointures telles que Jan Steyaert, Philippe Delaunois et Véronique Nejman.

Ambitions de croissance

Carmelo Bardaré et Pieter Ysenbrandt ne s’en cachent pas, ils affichent de solides ambitions de croissance d’ici cinq ans avec pour but de compter 350 collaborateurs. Une progression qu’ils comptent réaliser organiquement mais également avec quelques acquisitions à la clé. A l’instar des autres entreprises actives dans l’informatique, le recrutement constitue le nerf de la guerre. Si le récent changement de nom a permis de rendre l’entreprise plus sexy, cela ne suffit pas à attirer les jeunes. ” Je pointe quatre motivations chez les jeunes aujourd’hui, détaille Pieter Ysenbrandt : le salaire, le projet, la culture d’entreprise et le fait que la start-up soit une entreprise gagnante. Pourtant, ils doivent le savoir, chez nous, avancer, c’est le mot d’ordre. Parce qu’arrêter, c’est reculer. ”

Afin de séduire les futurs employés, la société bruxelloise ouvrira prochainement une filiale à Gand. ” Nous rencontrons un problème pour faire venir les personnes à Bruxelles, explique Pieter Ysenbrandt, d’autant que les problèmes de mobilité ne sont pas près de trouver une solution. C’est pourquoi nous avons décidé d’implémenter un bureau en Flandre, ce qui nous permettra également d’êtres plus proches d’une partie de nos clients. ” A terme, une ouverture à Namur est aussi envisagée.

30% Le pourcentage de collaborateurs de plus de 50 ans employés par la société. Une nécessité, vu les technologies sur lesquelles ils sont amenés à travailler.

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