Fabian Hermans (Fédération de l’Horeca bruxellois): “Si la Sabam ne plie pas, nous irons au procès”

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Jérémie Lempereur Journaliste Trends-Tendances - retail, distribution, luxe

Le responsable se bat notamment pour que la société belge des auteurs, compositeurs et éditeurs ne facture pas aux établissements horeca les mois durant lesquels ils ont été forcés de garder portes closes.

1. Des restaurateurs s’étonnent de devoir continuer à payer la Sabam et le précompte immobilier comme s’ils étaient restés ouverts. Qu’êtes-vous en train de négocier à ces deux niveaux, et qu’avez-vous obtenu ?

En ce qui concerne la Sabam, nous venons d’obtenir pour le monde de la nuit (discothèques, bars avec piste de danse, etc.) le non-paiement des mois de fermeture. Nous nous battons maintenant pour les restaurants qui n’ont reçu à ce stade que 30 jours. Du côté du précompte immobilier, j’exploite personnellement un traiteur événementiel et un centre de séminaires près de Bruxelles, avec un précompte de presque 20.000 euros. Or, je n’ai pas de boulot. Le précompte n’est malheureusement ni annulé, ni reporté, même s’il faut souligner que nous avons obtenu de la part de l’administration fiscale énormément de facilités de paiement sans intérêts. Nous tentons à présent d’obtenir un soutien dans le cadre du plan de relance afin de bénéficier non pas d’un report, mais bien d’abattements.

2. La mise sur les rails du nouveau gouvernement fédéral est-elle un signal positif à cet égard ?

En ce qui concerne le précompte immobilier, ce qui a été obtenu l’a été au niveau fédéral. Or, le plus gros pourcentage du précompte est communal et régional. La seule chose que nous pouvons donc espérer, c’est que le fédéral fasse pression sur les entités fédérées pour faire baisser le montant. Nous espérerons par ailleurs un assouplissement même après la réouverture, chiffre d’affaires à l’appui. Concernant la Sabam, il s’agit d’un organisme autonome avec lequel nous sommes directement en discussion, même si je pense que le gouvernement a un droit de regard.

3. Diriez-vous que toute une série d’organismes ne comprennent pas vraiment la situation dans laquelle se trouve l’horeca ?

Tout à fait ! Nous sommes certains que cette crise va s’installer au minimum jusqu’au milieu du deuxième semestre 2021. Vendredi dernier, j’ai reçu 14 courriers de mise en PRJ/faillite. Il y a clairement un problème de compréhension de la situation, que ce soit de la part de l’administration ou des entreprises comme la Sabam. Je ne comprends absolument pas pourquoi cette dernière nous demande de payer alors que nous n’avons diffusé aucune musique. Nous le disons clairement : si la Sabam ne plie pas, nous irons au procès car nous voulons obtenir au moins les trois mois de fermeture. Nous ne demandons pas l’aumône, simplement notre dû.

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