Entrée en Bourse de TeleSign: “Proximus veut s’internationaliser et s’imposer comme éditeur de logiciels”

Guillaume Boutin, CEO du Groupe Proximus. © THOMAS SWEERTVAEGHERS
Gilles Quoistiaux Journaliste Trends-Tendances

C’est la vision portée par le CEO Guillaume Boutin. L’entrée en bourse prochaine de la filiale américaine TeleSign fait partie du plan.

TeleSign fera prochainement son entrée au Nasdaq. Dans le cadre de cette opération, l’entreprise américaine acquise par Proximus en 2017 est valorisée à 1,3 milliard de dollars. A l’issue de cette entrée en Bourse, l’opérateur belge conservera environ 70 % des parts dans TeleSign.

Guillaume Boutin, CEO de Proximus, ne cache pas son enthousiasme :Je suis extrêmement content ! Cela montre la volonté de Proximus de se transformer en groupe international, mais aussi de s’imposer comme éditeur de logiciels (softwares). La softwarisation, c’est le futur de l’industrie télécom “, assure le patron de l’opérateur télécom.

TeleSign est une entreprise californienne créée en 2006. Elle est active dans le marché de l’authentification numérique d’identité. Ses clients sont les géants du Net : TikTok, WhatsApp, Alibaba… Ces plateformes utilisent les outils de Telesign pour permettre à leurs utilisateurs de s’authentifier de manière sécurisée. En 2021, TeleSign a assuré 21 milliards de “transactions” sur les plateformes en ligne. Cette année, le chiffre d’affaires de l’entreprise devrait être proche des 400 millions de dollars. D’ici 5 ans, TeleSign prévoit de dépasser le milliard de dollars de revenus annuels. C’est une pépite de Proximus qui va bientôt entrer en Bourse.

Les marchés saluent l’opération

C’est la première opération majeure signée par Guillaume Boutin depuis sa nomination à la tête de Proximus, en remplacement de Dominique Leroy. Il y croit dur comme fer : “Avec cette opération, nous externalisons une valeur considérable pour les actionnaires de Proximus“, avance le patron de l’opérateur télécom, toujours détenu à plus de 50 % par l’Etat belge. Guillaume Boutin est convaincu que cette future entrée au Nasdaq, déjà saluée par un joli rebond de l’action Proximus à la Bourse de Bruxelles, ravira ses actionnaires. Ce deal n’est cependant pas uniquement financier, souligne le CEO : il fait partie d’un plan stratégique à long terme, visant à transformer l’opérateur télécom.

A côté de son activité traditionnelle d’opérateur de réseaux télécoms, Proximus ambitionne en effet de devenir un acteur de la transformation digitale. Avec TeleSign, mais aussi avec sa filiale BICS (active dans l’interconnexion d’appels internationaux) ou encore via certains nouveaux services numériques (workplace-as-a-service, par exemple), Proximus veut se positionner comme un éditeur de logiciels : “Nous voulons créer des couches logicielles au-dessus de nos activités traditionnelles, pour fournir les meilleurs services digitaux à nos clients “, explique Guillaume Boutin.

Un centre de compétences en Belgique

Voilà pour la vision à long terme. A l’heure actuelle, force est de constater que le processus est encore embryonnaire. “On n’y est pas encore, reconnaît Guillaume Boutin. Mais ça commence. ” Aujourd’hui, Proximus reste focalisé sur la fourniture de services télécoms aux particuliers, aux entreprises et aux organisations basées en Belgique. TeleSign, de son côté, est un acteur global du logiciel d’authentification digitale. L’entreprise américaine cible les grandes plateformes internationales, et ne s’adresse donc pas du tout à la même clientèle que Proximus. Son activité, basée en Californie et tournée vers l’international, n’est pas véritablement intégrée dans le business de l’opérateur belge.

Guillaume Boutin tient cependant à ce que Proximus, en tant qu’actionnaire principal de TeleSign, profite un maximum des développements de sa filiale américaine. Dans la foulée de l’entrée en Bourse de TeleSign, Proximus va créer en Belgique un centre de compétences axé sur la cybersécurité, l’intelligence artificielle et l’identité digitale. Ce centre dédié à l’innovation, qui devrait associer des partenaires publics et privés, ainsi que des universités, comptera environ 150 personnes.

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