Edouard Chatenoud (Tikehau Capital): “Nous finançons à la fois ce qui fonctionne et ce qui émet moins de CO2”

Trends Talk avec Edouard Chatenoud 10/12/22
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

La société française, établie en Belgique depuis sept ans, gère le plan de relance belge. Elle met l’accent sur la transition énergétique, la cybersécurité et la déglobalisation. Un modèle qui marche, dans notre Trends Talk.

Edouard Chatenoud, Head of Tikehau Capital Benelux, est l’invité de notre Trends Talk hebdomadaire, qui passe en boucle ce week-end sur Canal Z. Créée en 2004 à partir de rien, cette entreprise française gère aujourd’hui un total de 37 milliards d’encours et emploie plus de 700 personnes dans 14 pays. Parisien, Edouard Chatenoud est venu installer la succursale du groupe à Bruxelles en 2015. Non sans succès puisqu’il a décroché la gestion du Fonds de relance belge.

“Depuis 2015, nous avons développé notre franchise belge puisque nous disposons d’un milliard et demi d’actifs, principalement en crédit accordés aux entreprises, explique Edouard Chatenoud. Egalement de l’immobilier. Et nous avons collecté des capitaux auprès d’investisseurs institutionels, des assurances, des fonds de pensions.” Tikehau Capital a, il est vrai, des racines belges puisque parmi les parrains de l’entreprise se trouvait notamment un certain Albert Frère. Aujourd’hui, la SFPI, AG, Axia, Ethias et d’autres font confiance à cette société.

Tikehau Capital a pour ambition de mobiliser des moyens issus de l’épargne pour les réinjecter dans l’économie réelle, pour soutenir les entreprises “vertueuses”. “Nous avons quatre grands métiers : le capital-investissement pour cinq milliards d’euros, la dette pour 14 milliards d’euros, l’immobilier et les actifs pour plus de 14 milliards d’euros et enfin des stratégies liquides – des actions et des obligations cotées – pour le restant. On pourrait croire que l’on fait de tout, mais la réalité, c’est que l’on a des niches. Quand on investit, on a développé des thématiques. Depuis 2018, on a développé la thématique “impact”, transition énergétique, il se trouve que les besoins dans cet écosystème sont colossaux. Ils sont identifiés à la hauteur de 6000 milliards par an ces prochaines année à l’échelle planétaire.”

Tikehau Capital se penche aussi sur deux autre niches, prolonge-t-il: la cybersécurité et la “déglobalisation”, le fait que le local retrouve ses lettres de noblesse.

Avec cette volonté d’accompagne les mutations du monde, Tikehau Captal a remporté l’appel d’offres pour gérer le Fonds de relance belge après avoir géré, notamment, un fonds de relance du secteur aéronautique en Espagne ou des fonds de soutien à l’économie en France. “Concrètement, le gouvernement fédéral belge a mis 100 millions d’euros à disposition pour ce Fonds, nous sommes ensuite allés collecter auprès d’investisseurs tiers et nous avons investi nous-mêmes pour atteindre le montant de 223 millions d’euros que nous sommes occupés à déployer.”

Edouard Chatenoud évoque longuement la nécessité de la transition, explique les investissements de son entreprise dans l’immobilier pour encourager le commerce local et se félicite de ce que la finance contribue à un monde meilleur. “ En investissant dans des business modèles rentables et qui ont un impact positif pour la planète, cela permet de démultiplier les effets, dit Edouard Chatenoud. C’est un modèle vertueux qui permet de financer ce qui fonctionne et, ce faisant, d’émettre moins de CO2.”

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