Diminuer la facture énergétique de votre entreprise avec l’aide d’un “facilitateur énergie”
La Wallonie a mis en place plusieurs dispositifs pour aider les PME et les indépendants à améliorer leurs infrastructures d’un point de vue énergétique. Mathieu Barthélémy est ” facilitateur énergie “. Sa mission consiste à informer, former et accompagner les entreprises dans leur maîtrise énergétique.
Quel est votre rôle en tant que facilitateur énergie ?
Nous aidons les entreprises à y voir plus clair dans les différentes aides proposées en Région wallonne. On est là pour aider le chef d’entreprise qui a un problème énergétique, mais qui ne sait pas par quel bout le prendre. L’idée est de défricher, de voir s’il sait ou non quelles initiatives prendre. Parfois, il a déjà une bonne idée de ce qu’il veut faire, parfois il n’en sait rien. On va alors l’aider à mettre en place une méthodologie. Quand il sait déjà ce qu’il veut faire, on va l’orienter plus rapidement vers les bonnes aides, les bons interlocuteurs tout en restant commercialement neutres. Il ne s’agit pas d’un audit, mais d’une première approche pour regarder à la grosse louche vers ce quoi on va se diriger en matière d’aides.
Avez-vous davantage de demandes en cette période ?
Oui, on est face à un doublement des sollicitations des entreprises pour nos services, une cadence que nous arrivons à suivre (lire aussi encadre ci-dessous).
Comment s’en sortent les sociétés wallonnes face à la crise énergétique? Quels secteurs sont les plus touchés?
La conjoncture est très difficile pour toutes les entreprises. Les secteurs les plus touchés sont l’agroalimentaire (production et distribution), les multinationales à cause de la concurrence entre usines d’un même groupe, mais dans des pays continents différents ainsi que les entreprises dépendantes des marchés publics ou n’ayant pas prévu de révision de prix à leurs contrats.
Quels sont les profils des sociétés qui sollicitent votre aide ?
Ce sont essentiellement des PME actives sur l’ensemble du territoire wallon. Notre approche d’orientation s’adresse aux PME alors que les grandes entreprises sont censées connaitre ces grandes aides. Pour elles, les questions sont plus ponctuelles, par exemple sur une spécification réglementaire particulière ou un incitant financier particulier.
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Quelles sont les différentes aides possibles ?
Les chèques-énergie sont les plus populaires, car ils sont assez simples à mettre en oeuvre. Ils sont spécialement destinés aux PME. Ils couvrent 75 % des dépenses pour la réalisation d’études mesurant l’efficience énergétique des bâtiments, des éclairages ou/et des procédés de production.
C’est l’auditeur qui sollicite l’aide pour la société, il se charge de la partie administrative. Le travail est ainsi facilité par le bureau d’études pour le chef d’entreprise. Pour les audits plus complets des grandes entreprises, il y a le système AMUR. Il y a aussi dans ce système des aides aux PME et TPE pour l’isolation des parois des chambres froides par exemple, la ventilation, ou l’éclairage LED. Il existe encore les aides UDE, pour les investissements pour une utilisation durable de l’énergie, ou les déductions fiscales pour investissement économiseurs d’énergie portés par le fédéral. Le dispositif Easy’Green du Groupe SOWALFIN est, lui, une aide au financement. Les prêts WalEnergie de la Société Régionale d’Investissement de Wallonie (SRIW) offre, quant à eux, un accompagnement technique sur mesure aux entreprises industrielles wallonnes dans leur transition bas-carbone.
Consultez toutes les aides aux entreprises
Pouvez-vous nous donner des exemples concrets d’aide aux entreprises wallonnes ?
Beaucoup d’entreprises étaient déjà engagées dans des programmes de maitrise et réduction énergétiques. Pour celles-ci, la crise a rendu des projets plus évidents, plus rapidement rentables et ont donc passé une étape en termes de priorité.
Pour les autres entreprises, la crise leur a permis de se rendre compte de l’importance de suivre et gérer leurs consommations. Et elles aussi ont dû et doivent encore trouver des solutions.
Ainsi, on a vu beaucoup de projets de remplacement de chaudières gaz, des projets photovoltaïques et des programmes d’investissement dans l’efficacité énergétique des outils (bâtiment de production).
Dans tous les cas nous encourageons à suivre les consommations et fournissons les éléments de base pour appréhender la technologie (méthodologie, approches techniques, coûts…) et nous faisons le tour des installations pour identifier les possibilités d’économie (régulation, récupération de chaleur, maintenance…).
Comment peut-on faire appel à vos services ?
Nous avons une page dédiée aux facilitateurs sur le site du SPW Energie avec un numéro vert et une adresse mail générique. Après sollicitation, nous convenons d’un rendez-vous avec la société demandeuse, nous venons sur place et nous faisons le tour de la demande, en 2-3 heures. Une proposition est alors envoyée reprenant tous ces conseils qui sont entièrement gratuits. Nous nous faisons aussi connaître autrement que par le site, par des conférences et des séminaires.
Trois fois plus de demandes en 2022
Le niveau annuel de demandes de subventions pour un audit ou une étude énergétique tournait entre 150 et 200 par an entre 2017 et 2020. En 2022, on atteint les 600 demandes, dont 80 rien que sur le mois d’octobre. C’est un double effet de la crise et d’une simplification administrative pour les PMEs entamée en 2020, selon Valérie Pevenage attachée, experte en efficacité énergétique au sein du SPW Wallonie.
Des solutions à la crise
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