Démission de Laurent Hublet (BeCentral) des “Digital Minds” de Mathieu Michel : “On est en train de reproduire dans la tech les erreurs de l’énergie d’il y a dix à vingt ans”

Laurent Hublet (BeCentral) © LinkedIN

Le patron du campus bruxellois BeCentral, Laurent Hublet, démissionne du groupe de 22 cadors de l’économie réunis dans “Digital Minds”, amené à conseiller le secrétaire d’État à la Digitalisation, Mathieu Michel (MR), rapportent L’Echo et De Tijd samedi qui ont consulté sa lettre de démission. Il se dit désenchanté par la finalisation d’un plan sur les priorités numériques.

M. Hublet en a fait part dans un courrier adressé à M. Michel et au Premier ministre Alexander De Croo, qu’il a conseillé du temps où ce dernier était en charge de l’Agenda numérique.

Depuis la finalisation le 9 février 2022 d’un plan reposant sur dix priorités numériques, je dois malheureusement déchanter. Cette stratégie n’a jamais été rendue publique ni mise en oeuvre. Pire, un ensemble de décisions vont à l’encontre de la promesse faite“, écrit-il. Pour Laurent Hublet, la direction empruntée est tout sauf la bonne.

“De graves conséquences”

Avec, à l’arrivée, de graves conséquences à attendre, par exemple au regard de notre dépendance aux semi-conducteurs chinois, “alors que nous avons l’un des centres de R&D les plus avancés au monde en la matière”.

Et d’ajouter dans les quotidiens économiques: “On est en train de reproduire dans la tech les erreurs de l’énergie d’il y a dix à vingt ans”.

Laurent Hublet explique sa démarche et publie son courrier adressé aux deux ministres dans son entiereté sur Twitter.

D’autres démissions

Avant Laurent Hublet, un autre visage connu des “Digital Minds” avait déjà claqué la porte, rapporte le site Lpots.be. Ibrahim Ouassari, fondateur de Molengeek et administrateur de Proximus dit avoir “malheureusement quitté le groupe en février, me sentant pas aligné avec mes propres convictions pour notre pays“. Il n’avait pas communiqué sur son départ, car il ne voulait pas que son départ “perturbe le travail en cours par les Minds“.

Un autre membre du groupe vient de démissionner dans la foulée de Laurent Hublet. Il s’agit de Stephan Salberter, ancien manager de transition de LN24 et managing directeur de l’école de codage, Campus 19. En réponse au post du patron de BeCentral sur LinkedIN, il écrit: “Bravo Laurent Hublet je te rejoins dans ta démission et quitte à mon tour les digital minds”

Le groupe “Digital Minds” réunit des cadors de l’économie lels que Guillaume Boutin (Proximus), Marion De Bruyne (Vlerick), Philippe Destatte (Institut Destrée), Thierry Geerts (Google), Peter Hinssen (Nexxworks), Claire Munck (BeAngels), Ibrahim Ouassari (Molengeek), Pierre Rion (IPM, Conseil du Numérique) ou encore Koen Van Loo (SFPI).

Mathieu Michel regrette la démission de Laurent Hublet

Le secrétaire d’État à la Digitalisation, Mathieu Michel, a regretté, samedi, la démission de Laurent Hublet, le patron du campus bruxellois BeCentral, du groupe de conseils ‘Digital Minds’.

Je le regrette, car Laurent, comme d’autres personnes, font partie d’un écosystème talentueux et créatif qui construit le modèle économique belge de demain. De nombreuses réunions se sont tenues afin de dessiner les ambitions que nous souhaitons développer pour construire une réelle souveraineté digitale belge et européenne. L’ensemble de ma politique s’inspire largement de ces échanges”, a réagi le secrétaire d’État.

La meilleure façon de contribuer au développement d’une stratégie politique efficace et ambitieuse est toujours de rester à la table. Je comprends néanmoins la frustration de celles et de ceux qui souhaitent, comme moi, accélérer la transition digitale”, a-t-il ajouté.

Il est essentiel, encore plus en Belgique qu’ailleurs, de contribuer à la convergence et de constituer une gouvernance ouverte et partagée. Ça a toujours été un des piliers de ma stratégie Smart Nation. En ce sens, travailler ensemble afin de faire percevoir à chacun que cette nouvelle économie est celle qui nourrira le modèle social du futur, est primordial“, a poursuivi Mathieu Michel qui invitera “prochainement” les Digital Minds à une réunion “afin d’envisager avec eux la meilleure façon de porter ce message à l’ensemble des gouvernements”.

La nouvelle application myID temporairement indisponible

Par ailleurs, on apprend que la nouvelle application d’authentification numérique pour accéder aux services des administrations publiques, myID.be, est temporairement indisponible, a fait savoir vendredi soir le SPF Stratégie et Appui (BOSA).

Lancée il y a quelques jours à peine, l’application a été désactivée pour une durée qui n’a pas été communiquée. “Pour être reconnue comme une clé numérique pour les applications des administrations publiques, myID.be a suivi une procédure d’agrément. Dans le cadre de cette procédure, myID.be a fait l’objet d’un audit de sécurité par une société externe. Malgré ces mesures et après vérifications a postiori, il est possible que la clé contienne encore des vulnérabilités“, explique l’administration dans un communiqué. Aucun incident n’a été enregistré.

Ce vendredi, myID.be comptait environ 1.980 activations. Les autres moyens d’authentification restent disponibles.

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