Le coup économique de la deuxième vague moins rude que celui de la première

Koen De Leus, Chief Economist chez BNP Paribas Fortis.

Le coup économique consécutif à la deuxième vague de la pandémie de coronavirus sera bien moins rude que celui de la première, prédit la banque BNP Paribas Fortis dans ses prévisions pour l’année 2021 présentées vendredi. La régression du produit intérieur brut (PIB) a ainsi été nettement plus limitée au quatrième trimestre qu’elle ne l’avait été au deuxième.

Si BNP Paribas Fortis s’était montré plus optimiste, au début de l’été, pour ce second semestre 2020 et prévoyait un nouveau redressement du PIB au quatrième trimestre, la seconde vague de la pandémie en a décidé autrement. Et ce malgré une période juillet-septembre bien au-delà des attentes, avec une forte reprise qui a compensé le ‘double dip’, les deux déprimes successives, de l’économie.

“Les secteurs de l’aviation, du commerce, de l’hôtellerie et de l’événementiel sont particulièrement en difficulté. Le côté positif, cependant, c’est qu’il n’y a pas encore eu de baisse du chiffre d’affaires dans l’industrie”, pointe Koen De Leus, Chief Economist chez BNP Paribas Fortis. “Les entreprises se sont adaptées après la première vague et ont intégré des mesures plus strictes dans leurs processus d’affaires. Cela pèse sur l’efficacité mais, sur le plan opérationnel, tout continue de fonctionner.”

Si cette deuxième vague “dévastatrice” est plus grande en ampleur que la première, elle est donc plus petite en nombre de victimes. Le contrecoup économique devrait dès lors rester limité par rapport à celui engendré par le confinement du printemps dernier, prédit-il.

L’indice Google de la mobilité s’était alors avéré un assez bon baromètre de la croissance. Or son recul, au-delà de 20% sous le niveau d’avant le coronavirus, est aujourd’hui moins important qu’il y a quelques mois, ce qui indique une régression nettement plus limitée du PIB, analyse BNP Paribas Fortis.

La banque a créé un modèle pour prédire la contraction économique sur la base de ces données de mobilité et, au cours des derniers mois, les résultats ont été proches des baisses réelles du PIB. “Pour le quatrième trimestre, notre modèle de mobilité montre que nous nous dirigeons vers une contraction de 3 à 4%”, prévoit Koen De Leus.

Après ce second plongeon de l’économie en un an, BNP Paribas Fortis ne s’attend pas immédiatement à une forte reprise au premier trimestre 2021, de nombreuses mesures restrictives devant probablement rester en place. Cette période, marquée également par la saison de grippe, sera donc encore difficile.

“À partir du deuxième trimestre, nous prévoyons une forte reprise de la demande, puis une nouvelle reprise robuste de l’économie, pour atteindre vers la fin de 2022 le même niveau qu’au quatrième trimestre de 2019”, prédit le Chief Economist.

Pour la Belgique, la banque mise sur une contraction de 7,2% en 2020 et une reprise de 3% à 4% en 2021. La zone euro connaîtra, elle, un recul de 7,5% cette année et un rebond de 5,6% entre janvier et décembre prochain.

Avec le large déploiement du vaccin en Europe attendu au cours des deuxième et troisième trimestres, la voie se libérera toutefois définitivement pour l’économie fin 2021, espère BNP Paribas Fortis.

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