La livre turque, toujours plus bas

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La livre turque a de nouveau atteint un plus bas historique sur les marchés des changes mercredi malgré des mesures prises par la Banque centrale, sur fond d’incertitude politique et d’une série d’attentats meurtriers.

La monnaie turque a perdu près de 10% de sa valeur contre le dollar depuis le début de l’année. Sa chute s’est accélérée depuis que le Parlement a commencé à examiner lundi un projet de réforme constitutionnelle renforçant les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan et qui rend les marchés nerveux.

La livre a perdu près de 3,54% de sa valeur contre le dollar mercredi, s’échangeant à 3,93 contre le billet vert en fin d’après-midi, un nouveau record à la baisse.

Face à la monnaie européenne, la livre a dépassé mercredi le seuil de 4 livres contre un euro pour la première fois, s’échangeant à 4,11, soit une perte de 2,69% sur la journée.

Les économistes redoutent que cette chute se poursuive étant donné les incertitudes en termes de sécurité – avec les différents attentats liés à la rébellion kurde et au groupe Etat islamique (EI) – et de stabilité politique, à l’approche d’un potentiel passage à un système présidentiel.

La Banque centrale turque avait tenté mardi d’enrayer la chute de sa monnaie en injectant 1,5 milliard de dollars dans le système financier. Mais la mesure n’a pas rencontré le succès escompté, les économistes la jugeant insuffisante.

Malgré tout, les autorités turques se disent optimistes.

“Le taux de change n’est pas plus important que le déficit courant, l’emploi, la croissance ou l’inflation”, a déclaré le ministre de l’Economie Nihat Zeybekçi, cité par le quotidien Hürriyet, ajoutant que la chute de la livre n’était que “temporaire”.

Cemil Ertem, conseiller principal du président Erdogan, met en cause pour sa part un complot étranger pour encourager la spéculation et dévaluer la livre turque pendant les débats parlementaires sur la réforme constitutionnelle.

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