Inflation: un quart des Belges n’a plus un centime à la fin du mois
Un quart des Belges n’a plus un centime à la fin du mois. C’est ce que révèle une enquête de Test Achats sur l’augmentation des coûts de la vie. Certains doivent même se tourner vers leurs amis et leur famille pour les aider financièrement.
La situation financière des Belges s’est fortement détériorée au cours des derniers mois, ressort-il d’une enquête européenne et belge relayée ce jeudi par Test Achats. Quelque 1.327 consommateurs belges ont été interrogés en décembre 2022 dans le cadre de cette enquête européenne concernant les effets de l’inflation sur leur comportement et leur situation financière en général.
En avril de l’année dernière, l’organisation de défense des consommateurss avait réalisé une première enquête sur l’impact de la hausse des prix sur les habitudes des Belges. Fin 2022, Test Achats a réitéré l’exercice et a constaté que les charges étaient de plus en plus lourdes à supporter. .
La proportion de Belges n’ayant plus rien sur leur compte à la fin du mois a légèrement augmenté, passant de 25 pour cent en avril à 27 pour cent en décembre.
Près de six sur 10 (57%) disent connaître une situation financière pire qu’un an plus tôt, contre 43% en avril 2022. Les femmes, les chômeurs et les personnes habitant à Bruxelles ou en Wallonie ont davantage donné cette réponse.
De nombreux ménages n’ont plus beaucoup de marge pour absorber les nouvelles hausses de prix. Environ un tiers des personnes interrogées disent ne plus pouvoir le faire. Quatre Belges sur dix (38%) doivent désormais puiser dans leurs économies pour joindre les deux bouts. Pour faire face à ces difficultés à présent structurelles, quatre Belges sur 10 puisent dans leur épargne (38%), et 9% ont dû se résoudre à emprunter auprès d’une institution financière au cours des 12 derniers mois. Une petite minorité se voit même obligée d’emprunter de l’argent à des amis ou à la famille pour couvrir leurs dépenses.
Avec l’augmentation du coût de la vie, de nombreux Belges vivent en mode épargne.
L’immense majorité des répondants ont modifié certains de leurs comportements et ont réduit leur consommation, note Test Achats: 94% en énergie, 84% pour les loisirs et activités sociales, 80% pour l’alimentation, etc.
Ils sont un peu moins nombreux (30 %) à dépenser moins pour des sorties au restaurant ou au café ou pour voyager. Un quart d’entre eux achètent également moins de nourriture. Et 42% reconnaissent devoir modifier leur comportement en matière d’accès aux soins de santé, un constat “préoccupant”, selon l’association de défense des consommateurs.
Moins de chauffage
Sans surprise, la plupart des Belges (94 %) sont devenus plus économes en chauffage en raison de l’augmentation du prix du gaz. Environ trois sur quatre baissent le thermostat et pas moins de 55 % ont coupé complètement le chauffage plus souvent.
Sur ce point, il y a un autre petit point positif à signaler. Face à la flambée des factures énergétiques, nombreux sont ceux qui cherchent des moyens de devenir moins dépendants des combustibles fossiles. S’ils ont trouvé des moyens d’économiser l’énergie, 64 % d’entre eux veulent continuer à le faire même si les prix baissent à nouveau.
Méfiance envers le gouvernement
Mais entre-temps, ces factures énergétiques élevées continuent de grever le budget de personnes dont la situation financière est déjà précaire. 66 % des personnes interrogées qui ont des difficultés financières disent que le paiement des factures d’énergie est devenu très difficile, voire impossible, pour elles.
L’inflation et les difficultés financières suscitent en outre l’incertitude de la population quant à l’avenir, des inquiétudes mais aussi de la méfiance vis-à-vis des entreprises et des pouvoirs publics. “Les consommateurs réclament plus de contrôles (des pouvoirs publics) sur les prix mais aussi sur les marges dégagées par certaines entreprises”, appuie Test Achats. “Ce dernier message mérite d’être entendu par les autorités.“
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