Le Journal des Marchés : comment expliquer la bonne performance européenne ?
Christophe De Smedt, expert auprès de BNP Paribas Fortis, est l’invité du Journal des Marchés. Il explique la surperformance des marchés européens.
L’Europe clôture dans le vert, malgré une hausse de l’inflation aux États-Unis mercredi, qui a poussé les indices américains vers le bas. “En effet, les chiffres de l’inflation aux États-Unis étaient la cause de la sous-performance hier soir des marchés américains. Votre interlocuteur hier en avait déjà touché un mot. Après la clôture, les présidents Donald Trump et Vladimir Poutine auraient eu un échange téléphonique avec comme but un cessez-le-feu en Ukraine. Cette lueur d’espoir a renforcé l’euro et a fait rebondir les marches européens de 1%. Le gain depuis le début de cette année pour la plupart des indices européens surpassent les 10%.”
Résultats
Et du côté des résultats des entreprises : “Nous sommes dans la période des résultats. Aux États-Unis, 54% des résultats sont désormais connus. Trois quarts des sociétés ont publié une croissance bénéficiaire plus élevée que prévue : en moyenne +12% en glissement annuel. Les secteurs positifs sont les services de la communication, les soins de santé et les valeurs financières. Les résultats des Sept magnifiques sont bons également, mais le delta de la croissance se réduit et donc un élargissement du marché se manifeste. À cela s’ajoute DeepSeek qui a causé un doute dans le secteur de l’IA.
La dynamique des résultats est plus forte aux États-Unis qu’en Europe, mais le Vieux continent n’est pas dépourvu de surprises non plus : “Ce matin, DSM a annoncé – outre un rachat d’actions pour un milliard d’euros -, un bénéfice plus élevé que prévu. Le conglomérat industriel Siemens a confirmé ses objectifs pour 2025. Dans le secteur des biens de consommation non-durables, nous notons les bons chiffres de Nestlé (enfin). Il faut par contre souligner que Nestlé – connu pour ses marques Nespresso et Nescafé – avait sous-performé le marché les trois dernières années, suite à la hausse de l’inflation dont la hausse du prix du cacao. Ce matin la société a publié une croissance organique au-dessus des prévisions des analystes. Les bons chiffres sont attribuables à une bonne maitrise des coûts et à la hausse de prix que Nestlé parvient à facturer sur ses clients. Globalement, le secteur commence à traiter à des niveaux de valorisation intéressants.”
Et de conclure : “Nous restons attentifs à l’évolution des Sept magnifiques et maintenons notre avis positif pour les valeurs américaines. Quant aux valeurs européennes, elles connaissent depuis le début de cette année un momentum positif, mais nous restons prudents quant à l’impact que pourraient avoir les tarifs douaniers sur la croissance des valeurs européennes.”
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