Zinc: un dévissage excessif
La récente correction du zinc était saine, mais une poursuite de la baisse n’aurait aucune justification fondamentale.
Le zinc a amorcé un mouvement haussier fin 2015, lorsque Glencore a annoncé une baisse de production de 500.000 tonnes. Le métal a gagné 60% en 2016, puis encore près de 30% en 2017. La tendance haussière s’est poursuivie début 2018: en février, la tonne de zinc atteignait son plus haut niveau en 11 ans. La tendance s’est toutefois inversée peu après et le zinc, comme les autres métaux de base, a dévissé alors que le dollar s’appréciait et que l’on craignait une escalade de la guerre commerciale.
Un concentré de zinc abondant…
Lanterne rouge des métaux de base, le zinc a perdu 16% de sa valeur depuis janvier et 25% depuis le sommet de février, plombé par la hausse attendue de l’offre de concentré de zinc à partir de cette année. Sur les marchés des matières premières, hausse des prix rime traditionnellement avec augmentation de la production, et le zinc ne fait pas exception. Le cabinet WoodMackenzie estime que l’offre augmentera de 300.000 tonnes dès cette année, pour atteindre 99.000 tonnes en 2019 et 1,25 million de tonnes en 2020. Vedanta Zinc ouvre cette année la mine de Gamsberg, en Afrique du Sud. En Australie, Glencore va remettre en service la mine de Lady Loretta alors que New Century Resources a racheté celle de Century et s’apprête à la relancer. Et si les analystes s’accordent encore sur un déficit de production en 2018, leurs avis divergent concernant l’an prochain: Goldman Sachs table sur un déficit de 120 000 tonnes, mais Citigroup attend un surplus de 164 000 tonnes.
… mais un zinc raffiné qui se fait rare
Les capacités de fonderie et de raffinage constituent un problème, toutefois: elles n’ont guère augmenté ces dernières années. En Chine, elles ont même diminué après l’introduction de règles environnementales plus strictes. Le goulet d’étranglement se situe au niveau de la transformation de concentré de zinc en zinc raffiné. Ce manque de capacités fera inévitablement augmenter les frais de traitement et de raffinage en 2019.
Les réserves de zinc raffiné ont déjà diminué de 60% depuis le début de la phase haussière. Le marché du zinc est en déport, ce qui signifie que les contrats à terme à échéance longue sont moins chers que ceux à livraison immédiate – le marché physique est tendu. La récente correction du zinc était saine, mais une poursuite de la baisse n’aurait aucune justification fondamentale.
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