Socfinaf, Socfinasia et Statoil
Pourriez-vous faire un petit point sur Socfinaf/Socfinasia ? Je remarque également que ces deux actions ne figurent plus dans la check-list.
Les sociétés de plantations Socfinaf (17,2 EUR; ticker SOCF sur la Bourse de Luxembourg) et Socfinasia (26,44 EUR; ticker SFNS sur la Bourse de Luxembourg), toutes deux contrôlées par l’actionnaire majoritaire Socfin, sont deux producteurs de caoutchouc et d’huile de palme respectivement en Afrique et en Asie. Socfin est détenue à 50,15% par l’actionnaire de référence Groupe Rivaud, représenté par Hubert Fabri, et à 38,75% par Bolloré Participations, une des sociétés du célèbre homme d’affaires français Vincent Bolloré. Fabri a récemment été cité dans un possible cas de fraude fiscale chez Socfinco, un holding belge détenu à parts égales par Socfinaf et Socfinasia. Bien qu’aucune plainte n’ait été officiellement déposée, cette information a pesé sur les cours. Or le secteur dans son ensemble était déjà sous pression depuis l’an dernier en raison de la baisse des prix de l’huile de palme et du caoutchouc. Socfinasia possède 38.485 hectares (ha) plantés de palmiers à huile et 13.620 ha de plantations de caoutchouc en Indonésie. Au 1er semestre, le chiffre d’affaires (CA) est passé de 114,1 millions EUR en 2012 à 84,5 millions EUR, principalement en raison du recul des prix réalisés, même si les volumes vendus sont également en baisse. Le bénéfice opérationnel (ebit) avant réévaluation des actifs biologiques est retombé de 44,3 millions EUR l’an dernier à 28,7 millions EUR cette année. Sous l’influence d’une réévaluation négative des actifs biologiques, le bénéfice net a chuté de 51,9 millions EUR à 12 millions EUR, soit de 2,59 EUR à 0,6 EUR par action. Socfinasia a versé un dividende intérimaire de 1 EUR brut par action en novembre, contre encore 2 EUR en 2012 (dividende de clôture : 1,5 EUR par action). Avec Socfinaf, nous passons au continent africain. Socfinaf possède une plus grande superficie cultivée : 104.133 ha dont 59.789 ha de palmiers à huile et 44.344 ha de plantations de caoutchouc. De plus, elle a encore acquis 12.519 ha de nouvelles plantations ces douze derniers mois. Au 1er semestre, le CA a baissé de 153,8 à 146,7 millions EUR, l’ebit de 38,1 à 23,8 millions EUR et le bénéfice net de 42,8 à 25,3 millions EUR (soit de 2,61 à 1,55 EUR par action). Socfinaf est moins généreuse en termes de dividendes : la société a distribué en novembre un dividende intérimaire de 0,1 EUR par action (0,3 EUR l’an dernier ; dividende de clôture de 0,2 EUR par action). Il est exact que nous ne pouvons malheureusement proposer aucune action luxembourgeoise dans la check-list pour l’instant. Tant Socfinasia (0,7 fois la valeur comptable) que Socfinaf (0,6 fois la valeur comptable) affichent des niveaux de valorisation plutôt attrayants. Les rumeurs de possible fraude fiscale ont plombé l’atmosphère qui entoure les deux actions et provoqueront sans doute un regain de volatilité à court terme. Mais nous voyons dans ces soubresauts de belles opportunités pour les investisseurs à long terme qui savent se montrer patients. Nous avons une préférence pour Socfinaf en raison de son meilleur profil de croissance, mais nous relevons l’avis des actions à ” digne d’achat ” (1B).
Le cours de Statoil semble se redresser après la correction de cet été. Trouvez-vous l’action toujours digne d’achat ?
L’action du géant pétrolier norvégien (138,50 NOK, ticker STL sur la Bourse d’Oslo; capitalisation boursière : 440 milliards NOK ou 52,8 milliards EUR; code ISIN : NO0010096985) a reculé au 1er semestre après un premier trimestre assez faible et des perspectives de production peu alléchantes pour 2013. Après neuf mois, les dégâts semblent cependant limités. La production a diminué de 3%, passant de 1,994 million de barils au cours des neuf premiers mois 2012 à 1,939 million de barils. Mais le 3e trimestre a été marqué par la première hausse de la production de l’année par rapport au même trimestre en 2012. L’an prochain, le groupe éprouvera des difficultés à porter la production au-delà des 2 millions de barils par jour. En cause : une série de cessions d’actifs pour un total de 220.000 barils par jour. En outre, Statoil a décidé de limiter sa production de gaz de schiste aux Etats-Unis pour soutenir les cours du gaz. Pourtant, la compagnie pétrolière publique norvégienne (pour 67% entre les mains de l’Etat norvégien) nourrit l’ambitieux projet de produire 2,5 millions de barils par jour d’ici à 2020. Et pas question pour autant d’atteindre ce chiffre grâce à des investissements non rentables. La croissance de la production proviendra en partie d’investissements au niveau international : gaz de schiste aux Etats-Unis, mais aussi production en mer (offshore), notamment au Canada, au Brésil et en Angola. En Norvège même, le démarrage de l’exploitation du champ pétrolier de Johan Sverdrup – prévue en 2018 – devrait contribuer à la hausse de la production totale. Il s’agit de la plus grande découverte – entre 1,7 et 3,3 milliards de barils selon les estimations – faite en mer du Nord depuis 1974. Statoil générera un bénéfice par action compris entre 15 et 15,5 NOK cette année et l’an prochain. L’entreprise verse également un dividende annuel généreux et croissant (6,75 NOK par action en 2013). Cette compagnie pétrolière stable s’échange à 9 fois les bénéfices attendus en 2014. Nous maintenons dès lors notre avis ” digne d’achat ” (1B).
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