OPA de Reggeborgh sur VolkerWessels: mieux vaut y souscrire

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La rédaction répond à la question d’un abonné: “L’offre publique d’achat (OPA) du holding familial Reggeborgh sur VolkerWessels me paraît peu généreuse. Qu’en pensez-vous?”

Née en 1997 de la fusion de Kondor Wessels et de Volker Stevin, VolkerWessels est la deuxième entreprise de construction néerlandaise (5,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2018). En 2003, la famille Wessels la retire de la cote via son véhicule d’investissement Reggeborgh à la suite d’une offre de rachat réussie, qui valorise la société à 680 millions d’euros. En 2007, Reggeborgh vend 42,5% de ses actions à CVC Capital Partners, après quoi la famille rachète, en 2012 et 2013, l’intégralité de la participation de CVC. En 2017, Reggeborgh introduit 35,2% des actions en Bourse (cours d’émission: 23 euros, ce qui valorise VolkerWessels à 1,84 milliard). Après le sommet à 26,75 euros atteint en août 2017, le cours s’effondre. Les Néerlandais actent une perte de 115 millions sur un important projet et leurs principaux marchés sont très incertains. Depuis, le cash-flow opérationnel (Ebitda) fluctue entre 200 et 250 millions d’euros et la marge bénéficiaire nette tourne autour de 2%. La famille ne voulant pas vendre davantage à prix trop bas, elle décide de reprendre le contrôle. Reggeborgh a donc offert, ce 29 octobre, 21,75 euros par action, avant d’annoncer 22,2 euros le 12 novembre (ce qui englobe tout simplement l’acompte sur dividende de 0,28 euro versé le 27 novembre), soit une prime de 25,4%.

Compte tenu du prix offert et des dividendes, le rendement, depuis l’introduction en Bourse, ne dépasse pas 6,84%. C’est 15,4% de moins que l’indice AEX, mais bien mieux que BAM (-68,72%) et Heijmans (-21,88%), ses principaux concurrents. Entre l’annonce du 29 octobre et l’OPA du 24 décembre, Reggeborgh a relevé sa participation de 63,9% à 71,96%. L’offre, qui court jusqu’au 28 février, sera couronnée de succès si Reggeborgh acquiert 95%, voire 85%, des actions. Elle n’est pas dénuée d’opportunisme, mais force est de constater que le titre a jusqu’ici évolué mollement. En cas d’échec, le cours devrait chuter de 25% au moins. Si d’aventure, seule une part limitée des actions devait rester cotée, aucun potentiel de hausse ne nous paraîtrait envisageable. Nous souscririons donc à l’offre; le produit de la vente peut être réinvesti dans un groupe plus diversifié, au potentiel de croissance plus important, comme CFE ou Boskalis.

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