Liquidation du fonds ARKimedes: optez pour la garantie régionale
La rédaction répond à la question d’un abonné: “Je détiens des parts du fonds ARKimedes. Ai-je d’autre choix que de demander la garantie régionale dans le cadre de la dissolution du fonds?”
Le fonds de capital-risque ARKimedes a été créé à l’initiative de la Région flamande en 2005 dans l’objectif de récolter des fonds auprès de particuliers afin de les investir dans des start-ups et des PME. Pas moins de 35 millions d’euros ont été levés au travers d’une obligation d’une durée de 12 ans (échéance: 12 octobre 2017) portant un coupon fixe de 3,45%. Le fonds a ensuite levé 75 autres millions par l’émission de 300.000 actions au prix unitaire de 250 euros. Pour attirer les investisseurs, les autorités flamandes ont prévu une garantie de 100% sur le capital investi dans les obligations et de 90% pour les actions (soit 225 euros par unité). En outre, les investisseurs ont bénéficié pendant les quatre premières années d’un crédit d’impôt de 35%, plafonné à 875 euros par contribuable (un montant que l’on atteignait si l’on avait investi 2.500 euros).
Hélas, la performance du fonds fut très décevante. L’on pourra l’imputer à la date de sa fondation, juste avant l’éclatement de la crise financière de 2008. Les obligations ont été remboursées en octobre 2017, uniquement à l’aide de fonds propres. La valeur intrinsèque de l’action s’élevait, au 31 mai 2018, à 81,88 euros par action. Dans la mesure où tous les actifs sous-jacents avaient été vendus, ou presque, le gouvernement flamand a voté le 15 juin dernier en faveur de la liquidation du fonds ARKimedes. Le 14 septembre, les actionnaires ont perçu un acompte de 72,18 euros par action détenue. Etant donné la faible valeur intrinsèque et que toute plus-value est à exclure, ne pas demander la garantie régionale (et donc, attendre la liquidation définitive du fonds) n’a aucun sens. Il est crucial de préciser à votre banque avant le 15 octobre si vous optez pour cette garantie. Dans ce cas, vous recevrez 152,82 euros en espèces (225 euros moins l’acompte). Ce remboursement est soumis à la taxe sur les opérations boursières de 0,3%.
Pour les investisseurs, les dégâts sont limités, mais cette dissolution ne renforce évidemment pas leur confiance dans le capital-risque. Il serait judicieux de créer un important fonds souverain belge, qui serait géré de manière très professionnelle. Le fonds norvégien nous apparaît comme une bonne source d’inspiration.
Question des lecteurs
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici