L’envol des actions A chinoises

Présentation de quelques trackers axés sur ces actions A.

Ces derniers temps, les nouvelles en provenance de Chine ne sont pas enthousiasmantes. Le taux de croissance de la deuxième économie au monde a récemment été abaissé à 7,4% et les analystes tablent désormais sur un nouveau recul à 7% pour 2015. Ce serait le taux de croissance le plus bas en 24 ans. L’indicateur PMI, qui mesure l’activité de l’industrie manufacturière chinoise, a également déçu au début de cette semaine. Il s’est établi à 50,3, ce qui implique une croissance à peu près nulle. De récents rapports de la Banque mondiale, du FMI et du Conference Board américain ont jeté de l’huile sur le feu avec des prévisions encore plus pessimistes jusqu’en 2025.

Redressement boursier

La bonne tenue des Bourses chinoises ces derniers mois peut donc sembler contradictoire par rapport à la situation macroéconomique. Le Shanghai Composite Index a accompli un parcours assez atypique ces dernières années. L’indice a d’abord atteint un pic à 6000 points en 2007, pour ensuite perdre deux tiers de sa valeur et retomber à 3500 points à l’été 2009. Il a encore abandonné 40% ces cinq dernières années. Une évolution qui contraste totalement avec celles des Bourses occidentales. En dépit d’une croissance et de perspectives économiques particulièrement peu brillantes – c’est un euphémisme -, la plupart des Bourses occidentales enchaînent les records.

Depuis cet été, le Shanghai Composite Index a cependant rebondi de 2000 à 2750 points, son plus haut niveau depuis juillet 2011. Cette ascension s’explique par plusieurs facteurs. Le premier est la décision prise par la Banque centrale chinoise d’abaisser ses taux pour la première fois depuis 2012. D’une part, bien entendu, pour donner un coup de pouce à l’économie, mais aussi, d’autre part, pour freiner la progression du yuan. La Chine considère la politique monétaire japonaise comme très néfaste. La faiblesse du yen (JPY) risque en effet de lui coûter des parts du marché dans la région. Le taux sur les dépôts de la banque centrale a été abaissé de 25 points de base, à 2,75%, et le taux à un an a été réduit de 40 points de base, à 5,6%.

Ouverture

Outre la baisse des taux et l’espoir de nouveaux stimuli monétaires, l’ouverture partielle de la Bourse de Shanghai aux investisseurs internationaux est un facteur important dans le regain de forme des actions chinoises. Depuis le 17 novembre, la nouvelle plateforme d’échange, appelée Shanghai-Hong Kong Stock Connect, leur permet d’investir dans 568 entreprises chinoises pour une valeur de marché totale de plus de 2000 milliards USD. Jusqu’à présent, l’accès aux “actions A” cotées sur la Bourse de Shanghai (et de Shenzhen) était très limité. La “plateforme” fonctionne d’ailleurs dans les deux sens, et permet également aux investisseurs chinois d’acheter des actions cotées à Hong Kong. Il est cependant excessif d’affirmer que le marché est totalement libre. Les autorités boursières imposent un quota quotidien de 2,1 milliards USD.

Trackers spécifiques

Dans cet article, nous nous penchons sur quelques trackers axés sur ces actions A. La semaine prochaine, nous nous intéresserons à une série de trackers généraux sur la Chine. Les actions A (et les trackers concernés) ont très bien réagi à l’internationalisation du marché et à la baisse des taux, au point d’avoir été victimes de leur propre succès au cours des premiers jours.

Lorsque la demande d’un tracker dépasse l’offre, l’émetteur crée en principe de nouvelles parts jusqu’à ce qu’un nouvel équilibre soit atteint. De ce fait, la valeur boursière du tracker est toujours à peu près égale à celle de l’actif sous-jacent. Il en a été autrement dans le cas des actions A chinoises, du moins pendant un temps. La Chine a en effet instauré un système de quotas qui limite la quantité d’actions que peuvent acheter les gestionnaires de fonds étrangers et permet de mieux contrôler l’afflux de capitaux internationaux. En cas de demande élevée, l’émetteur ne peut créer de nouvelles parts supplémentaires à partir d’un certain moment. Conséquence : un déséquilibre sur le marché et un tracker qui s’échange moyennant une prime. C’est ce qui s’est produit avec le tracker de la Deutsche Bank que nous présentons ci-après. Les investisseurs doivent tenir compte de cette situation. Les ordres au prix du marché (sans limite) sont donc à éviter.

Deutsche X-trackers Harvest CSI 300 China A-Shares ETF

Ticker: ASHR

Bourse: NYSE Arca

Performance depuis le 01/01/2014: +25,1%

Volume journalier moyen: 651 000

Actif sous gestion: 634 millions USD

Frais annuels de gestion: 0,82%

Ce tracker remporte un vif succès depuis son lancement par Deutsche Asset & Wealth Management. La valeur sous-jacente est l’indice CSI 300 d’actions A chinoises. Le secteur financier y arrive en première position avec 32,45%, suivi par le secteur industriel avec 13,45% et les valeurs technologiques avec 9,7%.

Market Vectors China A-Shares ETF

Ticker: PEK

Bourse: NYSE Arca

Performance depuis le 01/01/2014: +22,2%

Volume journalier moyen: 35 000

Actif sous gestion: 41 millions USD

Frais annuels de gestion: 0,72%

En termes d’actifs gérés et de volume, ce tracker émis par Van Eck Global est semblable à ASHR. L’indice sous-jacent est identique (CSI 300), mais les frais annuels sont un peu moins élevés.

KraneShares Bosera MSCI China A-Shares ETF

Ticker: KBA

Bourse: NYSE Arca

Première cotation: mars 2014

Performance depuis sa création: +36,6%

Volume journalier moyen: 4 000

Actif sous gestion: 4 millions USD

Frais annuel de gestion: 0,85%

KraneShares est un très jeune émetteur d’ETF. Il se concentre sur la Chine avec trois trackers. Ce tracker spécialisé dans les actions A est coté depuis mars de cette année, ce qui peut expliquer la faiblesse des volumes et de l’actif. Contrairement aux deux produits précédents, la valeur sous-jacente n’est pas le CSI 300, mais le MSCI China A Index. Cet indice compte 242 entreprises, et le poids du secteur financier – 30,9% – est légèrement inférieur.

Partner Content