Le platine dans l’ombre du palladium
Palladium et platine sont souvent assimilés, mais leurs cours évoluent différemment sous l’effet de plusieurs facteurs. Nous les décryptons ici.
Le palladium est le métal précieux le plus en verve en 2019, loin devant l’or. En janvier 2002, il est pour la première fois devenu le métal précieux le plus cher. Son “frère”, le platine, brille beaucoup moins depuis quelques années. Le palladium prend la tête de toutes les matières premières, avec une hausse de 32%, contre 8,5% seulement pour le platine – le rapport entre le cours des deux métaux a ainsi atteint un nouveau record, de 1,9.
Baisse des ventes automobiles
La hausse du cours du palladium est étonnante au vu du ralentissement des ventes automobiles, car le secteur consomme près de 75% du palladium (pots catalytiques) – contre 40% seulement du platine, un métal ayant d’autres applications industrielles et prisé des investisseurs. Après un cru record en 2018, l’industrie automobile mondiale est à la peine. En Chine, premier marché mondial, les ventes ont baissé de 15% cette année – une tendance aussi constatée pour les véhicules neufs dans l’Union européenne et surtout aux Etats-Unis, qui pourraient signer leur pire année depuis 2014.
Déficit structurel
L’envolée du prix du palladium s’explique surtout par l’offre, inférieure à la demande pour la 7e année successive en 2019. Les stocks ont donc diminué de 17,7 à 12,9 millions d’onces troy depuis le début de la décennie, et aucune capacité de production supplémentaire n’est prévue sous peu.
Dans le cas du platine, six des neuf dernières années ont été clôturées en excédent et le marché devrait être à l’équilibre en 2019. La demande de platine pâtit de la gronde contre les moteurs diesel. De plus, entreprises minières et syndicats ont entamé des négociations salariales en Afrique du Sud, principal producteur de platine, le mois dernier. Or, de telles discussions s’accompagnent fréquemment de grèves et d’interruptions de production.
Nous estimons que le cours du palladium, proche d’un record, intègre déjà de nombreuses bonnes nouvelles – à l’inverse de celui du platine, qui ne tient pas compte de problèmes de production. Les fournisseurs de produits à effet de levier proposent plusieurs turbos longs ayant le platine comme valeur sous-jacente. Du côté des trackers, nous préférons l’ETFS Physical Platinum de WisdomTree, coté en euro sur plusieurs Bourses européennes (Milan, Euronext Amsterdam et Xetra, en Allemagne, qui affiche la cotation la plus liquide). Le tracker s’échange sous le ticker VZLA et le code ISIN DE000A0N62D7.
Dérivés
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