Le pétrole évolue dans une fourchette étroite
Plusieurs facteurs, du côté de l’offre et du côté de la demande, brident l’évolution de l’or noir. Des envolées ou plongeons furtifs ne sont toutefois pas à exclure.
La plus grande compagnie pétrolière au monde, Saudi Aramco, vient enfin de lancer sa très attendue introduction en Bourse, déjà maintes fois reportée. Le cours du Brent se situe entre 55 et 65 dollars, sa variante américaine, West Texas Intermediate (WTI), cote environ 5 dollars de moins. Cette fourchette a été brièvement dépassée après les attentats sur plusieurs installations pétrolières en Arabie saoudite, mais un repli s’est ensuite rapidement amorcé.
Une hausse récente
Ces dernières semaines, le pétrole a à nouveau le vent en poupe; le marché espère la conclusion, sous peu, d’un accord commercial entre les Etats-Unis et la Chine, qui pourrait mettre fin à plusieurs limitations au niveau des importations et relancer l’activité manufacturière dans plusieurs pays. Car les deux économies n’évoluent pas en vase clos, et l’Europe, l’Australie et d’autres pays asiatiques (Japon, Corée du Sud) subissent aussi les conséquences du conflit. Fin octobre, le ralentissement conjoncturel a une nouvelle fois amené l’Agence internationale de l’énergie à abaisser les prévisions de demande de 100.000 barils quotidiens pour 2019 et 2020. Pour l’année prochaine, l’institution table sur une croissance de la demande de 1,2 million de barils par jour.
Un potentiel sous-exploité
Côté offre, plusieurs facteurs géopolitiques brident le potentiel. Ainsi, l’Iran s’est largement vu barrer l’accès aux marchés pétroliers internationaux, tandis qu’au Venezuela et en Libye, la production de brut est encore bien inférieure à la moyenne historique. Les pays de l’Opep et la Russie reverront début décembre leur stratégie sur les quotas de production, qui arrivent à échéance en mars 2020. Parallèlement, plusieurs signes suggèrent que la production américaine de pétrole atteindra bientôt un sommet, si ce n’est déjà fait. Le nombre de plateformes de forage opérationnelles aux Etats-Unis n’a plus été aussi faible depuis avril 2017. D’autres pays non membres de l’Opep (Mexique, Brésil, Norvège…) vont également accroître leur production. En outre, les cours pétroliers tirent profit d’un dollar bon marché.
En résumé, plusieurs éléments, côté demande et côté offre, se tiennent en équilibre et empêchent tout plongeon, mais aussi toute percée, des cours de l’or noir. Des incursions de brève durée sont toutefois toujours possibles dans les deux sens, au gré du sentiment de marché et des priorités des opérateurs.
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