La Financière de l’Odet demeure digne d’achat
La rédaction de l’Initié répond à la question d’un abonné: “L’an dernier, j’ai acheté des actions de la Financière de l’Odet. Mais l’évolution du cours est décevante. Pour quelles raisons, selon vous? Et recommandez-vous toujours d’acheter le titre ?”
La Financière de l’Odet est un holding français qui ne détient qu’une participation: 63,5% des titres du holding français Bolloré. Pour l’heure, l’évolution de l’action Financière de l’Odet est parallèle à celle du titre Bolloré. Mais cela pourrait changer, si la structure du groupe Bolloré venait à être simplifiée. Nous avons détenu des actions Bolloré en portefeuille modèle à plusieurs reprises. La dernière fois, de juillet 2016 à juin 2018. Il est vrai qu’elles n’ont pas donné de grande satisfaction l’année dernière, qui ne fut certes pas l’une des meilleures pour les marchés d’actions.
Mais l’évolution décevante de l’action tient encore à deux éléments. L’enquête ouverte en avril 2018 sur Vincent Bolloré, entre autres, soupçonné de corruption en Afrique, l’a desservie. Le groupe aurait obtenu des concessions portuaires en Guinée et au Togo en échange de conseils politiques donnés par sa filiale Havas. Par ailleurs, l’homme d’affaires voulait accomplir un dernier tour de force avant de prendre sa retraite (en principe, le 17 février 2022, jour où le groupe fêtera son 200e anniversaire) : faire de Vivendi un géant des médias européen. Mais les choses ne se déroulent pas comme escompté. Vivendi n’a pas réussi à absorber le spécialiste des jeux vidéo Ubisoft, et en Italie, l’achat de participations dans Telecom Italia et dans Mediaset se révèle plus complexe qu’anticipé. Finalement, le groupe Bolloré, qui détient pour l’heure environ 26% de Vivendi, acquerra des actions supplémentaires afin de porter sa participation à un peu plus de 30%. En outre, il se pourrait que Vivendi vende 50% de sa part dans Universal Music Group.
Vivendi occupe une place de plus en plus prépondérante dans le holding Bolloré. Nous en déduisons que l’actif du groupe qui nous semble pourtant le plus intéressant, sa participation dans Bolloré Africa Logistics (le plus grand réseau logistique d’Afrique), devient secondaire. Néanmoins, Bolloré crée de la valeur pour l’actionnaire. Nous confirmons dès lors notre conseil “acheter”, pour Bolloré (rating 1B) comme pour la Financière de l’Odet, mais nous relevons d’un cran le profil de risque de cette dernière (le rating devient1B) en raison des incertitudes.
Question des lecteurs
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