Indice de référence & secteur de l’hydrogène
L’indice de référence utilisé pour le portefeuille modèle est le BEL20. Puisque les investissements s’effectuent dans le monde entier, il me semblerait plus indiqué de prendre un indice mondial comme référence et qui tient également compte des revenus de dividendes. N’êtes-vous pas d’accord ?
Il est exact que notre approche thématique engendre un horizon d’investissement qui dépasse largement les frontières belges. En ce sens, la suggestion de mesurer la performance du portefeuille modèle à l’aune d’un indice mondial est effectivement excellente. Notre choix est tombé sur le MSCI World (Daily Total Return Net) Index. Le MSCI World Index est le benchmark le plus utilisé par les gestionnaires de fonds dans le monde. Cet indice, créé en 1986, se compose de 1609 grandes et moyennes entreprises dont la capitalisation boursière fluctue entre 695 millions USD et 478 milliards USD. Ces entreprises sont cotées dans 23 pays développés. Par ailleurs, elles ont été sectionnées de telle manière qu’environ 85% de la partie librement négociable de la capitalisation boursière de chaque pays soit représentée dans l’indice. Fin février, le top 5 de l’indice se composait d’Apple (1,49%), d’Exxon Mobil (1,32%), de Google (1,03%), de Microsoft (0,94%) et de Johnson & Johnson (0,91%). Sur le plan géographique, les cinq premiers pays dans l’indice étaient les Etats-Unis (54,6%), le Royaume-Uni (8,9%), le Japon (8,2%), la France (4,3%) et le Canada (4%). La composition de l’indice est revue chaque trimestre. Nous optons pour la variante Total Return Net Index dont le calcul tient compte des dividendes nets distribués par les entreprises. L’objectif absolu du portefeuille modèle est toujours de battre ce nouvel indice de référence, plus représentatif.
Quelle est l’opinion de l’Initié de la Bourse concernant les entreprises actives dans le secteur de l’hydrogène comme Fuel Cell Energy, Plug Power, Quantum Fuel Systems, Ballard Power System et Hydrogenics ?
Il nous est évidemment impossible de discuter de chacune de ces entreprises dans le cadre des questions de lecteurs, mais voici notre opinion générale sur ce segment. Les entreprises actives étrangères ont en effet été très en vogue ces derniers mois et surtout ces dernières semaines. Les graphiques des cours en disent long avec parfois une multiplication de la valeur des actions par 10 en quelques mois. Sur le graphique à long terme, nous observons que les producteurs d’hydrogène avaient déjà connu une telle période d’euphorie au début du siècle. Malheureusement, l’hydrogène s’était révélé incapable de tenir ses promesses de source d’énergie alternative et respectueuse de l’environnement. La situation des entreprises actives dans ce secteur n’a dès lors cessé de se dégrader après le pic boursier observé autour de l’an 2000, comme en témoignent les pertes chroniques. Jusqu’il y a quelques mois, donc. Le gonflement des carnets de commandes a alimenté l’espoir d’une véritable percée. On peut notamment citer le beau contrat conclu par Plug Power avec Wal-Mart : la grande chaîne américaine de supermarchés utilisera des piles à hydrogène pour alimenter 2738 chariots élévateurs dans six centres de distribution. Cette motorisation alternative remplacera les batteries classiques qui doivent être régulièrement rechargées, et permet donc de gagner beaucoup de temps. L’entreprise travaille déjà avec Procter & Gamble, Kroger, BMW et Mercedes-Benz. Les piles à combustible ont encore de nombreuses autres applications comme sources d’énergie alternative dans les transports et d’autres secteurs. On ne peut cependant exclure que ces contrats récents ne soient pour certains clients qu’un moyen de se refaire une virginité écologique, et il n’est pas encore question de percée à grande échelle. Car si le secteur sort effectivement des oubliettes, les valorisations boursières qui sont aujourd’hui accolées aux entreprises précitées sont totalement excessives à nos yeux. Plusieurs entreprises – comme Plug Power à trois reprises en quelques mois ! – en profitent d’ailleurs pour procéder à des augmentations de capital. Plusieurs analystes ont déjà revu leurs prévisions à la baisse ces derniers jours et le volume des positions short (qui anticipent la baisse d’une action) a nettement augmenté. Les actions ont déjà perdu plusieurs dizaines de pour cent par rapport à leur sommet. Tout comme nous l’avons vu il y a quelques mois pour les entreprises actives dans l’impression en 3D, cette flambée boursière prendra fin tôt ou tard. Certes, il est possible que plusieurs des entreprises précitées deviennent de véritables paris gagnants à long terme. Mais malgré les attentes positives, la plupart d’entre elles – pas toutes – essuieront des pertes cette année, mais aussi l’an prochain. Nous conseillons par conséquent de vendre les éventuelles positions existantes.
Question des lecteurs
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