État des lieux (I)
Qu’en est-il du café, du sucre et de la volatilité, abordés dans nos pages antérieurement cette année ?
Café
Dans l’IB-34B, nous nous étions penchés sur la situation du café arabica, dont le prix était retombé cet été à son plus bas niveau depuis début 2014. L’évolution du prix du café est traditionnellement très volatile. Et ce fut également le cas au cours des mois qui ont suivi. Le café a évolué dans une plage assez étroite de 120 à 140 centimes de dollar la livre. Actuellement, il est retombé du côté bas de cette fourchette. Fondamentalement, le marché du café se caractérise toujours par une suroffre à court terme. La faiblesse persistante du real brésilien pèse également sur le cours en dollar, alors que les ventes spéculatives se poursuivent. A un peu plus long terme, les inquiétudes concernant la qualité et le volume de la récolte brésilienne à venir ne se sont toujours pas dissipées. Par ailleurs, le phénomène climatique El Niño impose une certaine prudence. Il pourrait en effet avoir un impact sur les récoltes, tant en Amérique centrale et du Sud qu’en Asie. Les deux trackers étudiés, l’iPath Bloomberg Coffee ETN et l’iPath Pure Beta Coffee ETN, émis par Barclays, affichent un niveau à peu près inchangé en USD. Après conversion en EUR, le rendement est légèrement positif. Début septembre, le cours de change EUR/USD a culminé à 1,16. Après cette forte hausse, il est d’abord retombé à un 1,05 pour se stabiliser ensuite autour de 1,09-1,1.
Ceux qui n’ont pas procédé à une prise de bénéfice lorsque le cours du café a dépassé les 140 centimes de dollar peuvent garder ces trackers en portefeuille. De fortes fluctuations à la hausse sont peu probables à court terme, mais le risque de baisse est également limité.
Sucre
Le cours du sucre s’est effondré au premier semestre. Il a atteint un plancher sous les 11 centimes de dollars la livre en août, son plus bas niveau en sept ans. Le moment que nous avons choisi pour miser sur le sucre s’est avéré excellent. Son cours a en effet rebondi de 11,5 centimes la livre fin août à près de 16 centimes au début de ce mois. Sous l’influence de la forte baisse du cours du pétrole qui a également affecté le prix de l’éthanol (produit à base de sucre), le sucre a de nouveau abandonné un peu de terrain la semaine dernière. Après quatre années de surplus, le marché mondial du sucre se dirige à nouveau vers un déficit. Pour l’année de récolte 2016-2017 (octobre à septembre), celui-ci devrait s’établir à 7,8 millions de tonnes. Au Brésil, premier producteur mondial, la récolte a pris du retard en raison d’une météo excessivement humide dans les régions de production. En outre, la teneur en sucre du produit brut devrait être inférieure à la normale.
Le tracker le plus simple (iPath Bloomberg Suger ETN), qui suit l’évolution du prix d’un contrat à terme, affiche la meilleure performance avec un rendement de près de 25% en USD. Les trackers plus avancés, qui diversifient l’investissement sur plusieurs contrats à terme (Pure Beta Sugar ETN et Teucrium Sugar Fund), lui concèdent quelques pour cent.
Après le récent recul, une position dans le sucre est toujours justifiée.
Volatilité
Dans les numéros IB-36B et 37B, nous nous étions intéressés à plusieurs possibilités de miser sur une volatilité qui avait beaucoup augmenté à ce moment. Après une longue période de volatilité très faible sur les marchés actions américains, l’indice VIX avait brutalement dépassé la barre des 53 points fin août dernier. Le VIX mesure la volatilité implicite à 30 jours des options sur actions de l’indice S&P 500 et est donc représentatif du large marché d’actions. L’indice est calculé sur la base des cours des options call et put cotées sur le Chicago Board of Options Exchange (CBOE). Après une série d’indicateurs macroéconomiques décevants, les investisseurs ont manifestement été pris de vertige. La hausse du VIX n’a cependant pas fait long feu. Une nouvelle flambée est intervenue fin septembre, mais depuis la mi-octobre, l’indice de volatilité s’est à nouveau stabilisé à 15 points. Ces dernières semaines, il progresse à nouveau sous l’effet de regain de nervosité induit par la prochaine réunion monétaire de la Réserve fédérale. Le VIX a ainsi à nouveau progressé aux alentours de 25 points au début de semaine.
Parmi les trackers sur le VIX présentés, nous avions opéré une distinction entre les variantes simples qui se limitent à suivre un indice et les variantes plus avancées qui prévoient une allocation dynamique des actifs investis. L’iPath S&P500 VIX Short Term Futures ETN (VXX) et le Proshares VIX Short Term futures ETN (VIXY) suivent tous deux l’évolution d’un indice, le S&P500 VIX Short Term Futures Index. Dans la pratique, il s’agit de contrats à terme sur le VIX à un mois et à deux mois. Après trois mois, les deux trackers accusent une perte d’environ 20 % en USD, un peu moins en EUR. Il en va autrement pour les trackers avancés qui répartissent les actifs sous gestion entre des futures sur le VIX, des actions et des liquidités selon l’évolution du VIX et des cours de Bourse. En cas d’augmentation de la volatilité, un poids plus élevé est attribué aux futures sur le VIX. Si la volatilité baisse, la composante action gagne en importance. La partie liquidités fait office de tampon. L’efficacité de cette stratégie est attestée par le BarclaysS&P500 Veqtor ETN, qui a gagné quelques pour cent en USD ces trois derniers mois. En EUR, le rendement est encore légèrement supérieur.
Un investissement dans la volatilité, que ce soit directement via les futures sur le VIX ou indirectement via des trackers, doit avant tout être considéré comme un instrument destiné à couvrir le risque d’un large portefeuille et non comme un placement à court terme en soi.
Dérivés
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