Etat des lieux (I)
C’est le moment idéal pour revenir sur un certain nombre de scénarios basés sur des dérivés que nous avons passés en revue ces trois derniers mois.
IB25-26 : café
Le cours du café avait doublé entre novembre de l’an dernier et avril dernier. Une hausse qui trouve son origine dans la combinaison de conditions météorologiques défavorables au Brésil, où une sécheresse exceptionnelle pendant un moment crucial de la phase de floraison a été suivie par des précipitations au mauvais moment. Il a longtemps régné de grandes incertitudes concernant l’impact précis de la sécheresse sur la récolte, incertitudes qui ont encore été renforcées par d’autres facteurs, comme une possible vente de réserves stratégiques. De ce fait, le café a subi une forte correction en mai et en juin. Nous l’avions trouvée excessive et proposé fin juin une série de possibilités de miser sur un redressement du cours du café. Le plancher a finalement été atteint à la mi-juillet, et le redressement attendu est intervenu ensuite. Début septembre, le prix de la livre de café a à nouveau dépassé la barre des 2 USD – une première en quatre mois. Depuis, le café fluctue autour de ce niveau. Au total, le prix du café a progressé de 12,5% au 3e trimestre.
Rendements élevés
Par conséquent, les rendements des trackers que nous avons présentés tournent également autour de ce chiffre. L’iPath Dow Jones-AIG Coffee Total Return Sub-Index (ticker : JO), qui réplique l’évolution du prix du contrat à terme de référence, a gagné 12%. C’est un peu mieux que les 10% de l’iPath Pure Beta Coffee ETN (ticker : CAFE) du même émetteur. Cette écart somme toute modeste s’explique par le fait que le JO réplique le prix d’un seul contrat à terme (en principe le contrat de référence affichant le volume le plus élevé), alors que le CAFE suit l’évolution du cours de plusieurs contrats à terme assortis d’échéances différentes.
Bien entendu, le rendement des turbos (mini-futures) dont le levier fluctuait fin juin entre 1,7 et 6,6 est nettement plus élevé. Les perspectives sont toujours très favorables pour le café. L’International Coffee Organisation (ICO) estime la production brésilienne pour l’année de récolte 2013-2014 à 44,57 millions de sacs (de 60 kilos), contre encore 52,8 millions de sacs un an plus tôt. Le café est l’archétype du marché très influencé par la météo et l’évolution du cours sera largement dictée par les conditions climatologiques des prochains mois. L’équilibre entre offre et demande est cependant devenu précaire depuis que de grands acheteurs comme les Etats-Unis et l’Europe ont accru leurs importations de café. Ainsi les réserves disponibles de café arabica ont-elles beaucoup diminué. Une nouvelle mauvaise récolte ferait certainement exploser les cours. Le risque n’est pas inexistant, car les producteurs d’Amérique centrale sont confrontés aux ravages du champignon roya, qui a déjà entraîné une baisse significative des volumes exportés. Les exportations de café du Costa Rica ont baissé de plus de 10% au cours de la période de 11 mois qui s’est terminée en septembre, par rapport à la même période il y a un an. Au Guatemala, le recul atteint même 27%. Bien entendu, les investisseurs prudents peuvent choisir de préserver les gains enregistrés sur leurs trackers et/ou produits à effet de levier.
IB27 : VIX
Dans le premier numéro de juillet, nous avions discuté de l’indice de volatilité VIX. Cet indice mesure la volatilité implicite sur 30 jours des options sur les actions de l’indice S&P500. La volatilité implicite est ce qui reste après que l’on ait soustrait la valeur fondamentale (écart par rapport au prix d’exercice) et la valeur d’attente (échéance résiduelle) du prix d’une option. Un VIX réduit suppose donc une faible volatilité implicite. Il signifie également que les participants au marché achètent peu d’options afin de couvrir les bénéfices accumulés. Mais un affaiblissement de la demande peut également être la conséquence de volumes de transactions réduits. Un niveau bas du VIX peut donc avoir plusieurs explications. Nous avions déjà présenté des produits à effet de levier qui répliquent l’évolution du VIX dans des articles précédents. Mais comme le roulement des positions induit un rendement négatif (contango) et le VIX reste souvent stable pendant de longues périodes, nous avons proposé une alternative dans l’IB-27B.
Alternative
Le Barclays S&P 500 Dynamic VEQTOR ETN (ticker : VQT) émis par Barclays se différencie de trackers classiques sur la volatilité en ce sens que les moyens gérés sont investis de manière dynamique selon les conditions de marché. L’indice sous-jacent combine en effet une composante actions (tracker sur la S&P500), un tracker sur le VIX et une partie en cash. Le poids des trois composantes fluctue selon la tendance dans laquelle se trouve la volatilité. En cas de volatilité croissante, un poids plus élevé sera alloué aux futures sur le VIX. Si la volatilité baisse, la composante actions verra sa part augmenter. La partie en cash sert de tampon. Un système stop-loss intégré limite automatiquement les pertes.
Le VIX est passé de 12 à 16 au 3e trimestre et le VQT a légèrement progressé sur la même période. D’un point de vue historique, la volatilité est toujours très basse. Il n’y a donc guère de raisons de vendre le VQT aujourd’hui. En raison de la composition spécifique du tracker, le risque est limité. Un investissement dans le VQT n’est certainement pas un luxe superflu pour les investisseurs qui disposent toujours d’un portefeuille d’actions important.
Dérivés
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