Des éléments non structurels pèsent sur K+S

K+S sont les initiales de Kali et Salz © Kali und Salz

La rédaction répond à la question d’un abonné: “Vous êtes positifs depuis longtemps au sujet de K+S, or l’action a encore perdu du terrain récemment. Comment l’expliquer, et à partir de quand peut-on s’attendre à une amélioration?”

Nous recommandons l’achat de l’action du producteur allemand d’engrais et de sel K+S (pour Kali und Salz) depuis novembre 2015. Elle s’échangeait alors aux environs de 24 euros et fluctue depuis un certain temps entre 20 et 25 euros.

Au premier trimestre, le chiffre d’affaires (CA) a progressé de 3,9% en glissement annuel, à 1,17 milliard d’euros; c’est légèrement (0,3%) moins que le consensus. Les cash-flows opérationnels (Ebitda) ont gagné 12,3%, à 236,6 millions d’euros, mais sont tout de même 3,9% sous les prévisions (246,5 millions). L’Ebitda de la division Potasse a pourtant surpassé les attentes de 8%, avec une hausse de 48%, à 120,8 millions d’euros. Grâce à la contribution de Bethune, la mine de potasse canadienne mise en service l’été dernier, les volumes ont gonflé de 6,6%, à 1,94 million de tonnes. La division Sels a, elle, déçu. Son Ebitda a reculé de 10,6%, à 120,9 millions d’euros (14% de moins qu’attendu), en raison, entre autres, de la baisse du dollar et de la vente à prix bradé de grandes quantités de sel de déneigement. Les analystes misent cependant sur un redressement du prix de ce dernier pour le prochain hiver, vu l’érosion des réserves en Amérique du Nord.

Compte tenu de l’augmentation significative des volumes de potasse attendue, et de la hausse des volumes escomptée dans la division Sels, le CA (attentes: au moins +10%) et l’Ebitda du groupe devraient croître nettement cette année. Les analystes pronostiquent un Ebitda de 829 millions d’euros (soit +60% en un an). Bien qu’à la mi-juin, K+S ait dû concéder que le bénéfice du 2e trimestre serait moins élevé qu’espéré en raison d’un mouvement de grèves à Bethune, l’objectif de porter la capacité de production à deux millions de tonnes d’ici la fin de l’exercice est toujours réalisable.

K+S est très endetté, à 4,14 milliards d’euros ou 7,9 fois l’Ebitda de 2017, depuis le démarrage de la construction de la mine Bethune. Une amélioration devrait toutefois être observée cette année; la dette a déjà reculé de 140 millions. A nos yeux, ce sont des éléments temporaires et non structurels qui pèsent actuellement sur le sentiment. Nous nous attendons à une franche revalorisation de K+S au cours des deux, trois prochaines années. Digne d’achat (1B).

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