Argenx et Mithra Pharmaceuticals
La rédaction répond à la question d’un abonné: “Les récents replis d’Argenx et de Mithra ne signifient-ils pas qu’il est temps de prendre les bénéfices?”
Lorsqu’en 2016, nous avions décidé d’investir dans les biotechs belges sous-valorisées, nous avions précisé que nous nous engagions jusqu’en 2020-2025. L’actualité, très riche, du secteur, crée une volatilité supérieure à la moyenne, que nous compensons en intégrant cinq à six valeurs en portefeuille. Nous espérons aller jusqu’au bout du voyage. Dans le cas d’Ablynx, l’offre de 3,9 milliards de dollars (45 euros par action) du français Sanofi y a mis prématurément fin. Nous enregistrons certes plusieurs centaines de pour cent de gains sur nos positions dans Argenx comme dans Mithra Pharmaceuticals, mais l’important est la mesure dans laquelle la valeur de marché reflète la valeur intrinsèque de l’entreprise. Or les valorisations ne nous paraissent pas excessives. Les doutes entourant les résultats des tests sur l’efgartigimod (ARGX-113), son produit-phare contre le purpura thrombopénique idiopathique, ont récemment fait chuter Argenx; il s’agira donc de regagner la confiance des marchés lors de la présentation des résultats complets, le 3 décembre. Mais le reste du pipeline, à commencer par l’ARGX-110, candidat médicament contre la leucémie aiguë myéloblastique, vaut lui aussi son pesant d’or.
La valorisation boursière de Mithra couvre selon nous la valeur de la pilule contraceptive Estelle, de l’anneau vaginal générique MyRing et des liquidités disponibles. Mais le CEO, François Fornieri, vise surtout à maximiser le potentiel, plus important encore, de Donesta, médicament contre les bouffées de chaleur dues à la ménopause. Les études de phase III commenceront en 2019 mais les conclusions de la phase II et les excellents résultats de l’étude de phase II portant sur le traitement de l’hémostase avec Estelle expriment d’ores et déjà une réduction sensible du risque clinique.
Le meilleur est donc à venir. Pour éviter que les deux actions ne pèsent trop lourd dans le portefeuille modèle, nous comptons en céder une partie le moment venu – mais à moins d’un contretemps, il ne s’agira pas d’une motion de censure. Mieux vaut ne pas se défaire trop tôt d’actions très performantes, sous peine de se priver de gains importants. Malgré l’envolée des cours, les valorisations n’intègrent pas encore la possibilité, réelle, de voir ces entreprises devenir structurellement rentables d’ici trois à cinq ans.
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