Argent terne
Après dix mois, l’argent est en passe de devenir, comme l’an passé, le métal précieux le moins performant de 2014.
Après une baisse de 36% en 2014, l’argent (en USD) a déjà abandonné près de 11% depuis le début de cette année.
Pessimisme
Au début de ce mois, le prix de l’once troy d’argent est tombé sous la barre des 17 USD pour la première fois depuis 2010. Cela porte à 22% le recul enregistré depuis le sommet de juillet. Le cours de l’argent est historiquement étroitement corrélé à celui de l’or, mais est nettement plus volatil. En raison d’une performance relative inférieure, le ratio or/argent atteint entre-temps 71, son plus haut niveau en cinq ans. Il y a trois mois, le rapport entre les deux métaux ne dépassait pas 62; en 2011, il était même brièvement retombé à 32.
Analystes et investisseurs restent pessimistes. Dans son dernier rapport consacré aux métaux précieux, la maison de Bourse Natixis évoque ainsi un cours moyen de 15,8 USD en 2015. L’année suivante ne devrait guère apporter d’amélioration avec une moyenne de 16,2 USD. BMO Capital Markets est un peu plus optimiste avec un cours attendu de 17,5 et 19,5 USD en 2015 et 2016.
Déficit de l’offre
Le consultant britannique en métaux précieux Metals Focus prévoit pourtant un nouveau déficit de l’offre de près de 30 millions d’onces troy cette année, après un déficit de 65 millions d’onces en 2013. Mais si le déficit de l’an dernier n’a pas entraîné de hausse des cours, pourquoi serait-ce le cas cette année ? Une première raison tient au fait que la production minière atteint peu à peu son pic. Les analystes spécialisés dans les matières premières tablent sur 835,6 millions d’onces pour cette année, 2% de plus qu’il y a un an. La production minière devrait encore augmenter à 850 millions d’onces en 2015, pour ensuite se stabiliser, voire légèrement baisser. Les mines représentent près de 80% de l’offre globale d’argent, qui est estimée pour cette année à 1,061 milliards d’onces troy. L’argent est utilisé dans l’électronique, pour des applications médicales, mais aussi dans l’économie “verte” (panneaux solaires, installations d’épuration). La part de la photographie dans la demande ne cesse de baisser et ne dépasse plus 5%.
Marges réduites
Metals Focus estime le coût de production total moyen de l’once d’argent à 14,09 USD, 19% de moins qu’il y a un an. Ce chiffre comprend cependant les coûts des entreprises de royalties ou de streaming, qui achètent leur argent entre 4 et 5 USD l’once et tirent ainsi la moyenne vers le bas. Dans la pratique, les marges bénéficiaires de la plupart de producteurs d’argent sont extrêmement faibles, voire nulles. En outre, la production de métaux de base diminue en raison des nombreuses réductions de capacités. La production d’argent à titre secondaire est donc également en recul. Enfin, on prévoit une baisse de l’offre provenant de l’argent recyclé (scrap). L’offre de scrap est étroitement liée au cours de l’argent. A un plancher sur quatre ans, peu de fournisseurs seront tentés de proposer de l’argent recyclé.
Vaste choix
Dans un prochain numéro, nous examinerons une série de trackers permettant d’investir dans l’argent (physique ou par le biais de contrats à terme) et des actions liées à ce métal précieux. Les investisseurs qui souhaitent miser sur l’évolution du cours de l’argent par le biais de produits à effet de levier peuvent rester sur Euronext. Vu la large gamme de produits assortis de différents leviers, ils trouveront chaussure à leur pied quel que soit leur profil de risque.
BNP Paribas Markets propose l’assortiment le plus large, avec 16 turbos longs dont le levier fluctue entre 1,6 et 11,6. Chez ING, vous trouverez 11 sprinters longs avec des leviers compris entre 2 et 12,4. ABN Amro Markets propose encore 2 turbos longs munis d’une barrière désactivante de 3,3 et 6,3. Remarquez que nous n’évoquerons pas ici le cas des produits à superlevier comme les Boosters (BNP Paribas/RBS) et autres BEST Sprinters (ING), qui sont caractérisés par un niveau de financement égal à la barre désactivante, et pour lesquels il n’y a donc jamais de valeur résiduelle. Ces produits présentent généralement des leviers plus élevés, mais sont également plus risqués. Comme pour les autres métaux précieux, le cours de référence de la valeur sous-jacente est le prix spot. Une couverture du risque de devises n’est à envisager que pour des positions relativement importantes.
Nous examinons ici trois scénarios assortis respectivement d’un risque faible, moyen et élevé.
Silver Turbo Long (risque faible)
Code ISIN: NL0000450245
Devise: EUR
Niveau de financement: 8,65
Cours de référence: 17,38
Barrière désactivante: 9,1
Levier: 1,99
Cours: 6,87/6,89
Ce turbo long de BNP Paribas Markets (http://www.bnpparibasmarkets.nl) est le deuxième produit le plus défensif de la gamme. L’écart entre le cours actuel de l’argent et la barrière désactivante s’élève à 91%.
Silver Sprinter Long (risque moyen)
Code ISIN: NL0009112135
Devise: EUR
Niveau de financement: 13,55
Cours de référence: 17,38
Barrière désactivante: 14,3
Levier: 4,5
Cours: 3,03/3,05
Ce sprinter long d’ING constitue un bon compromis entre le risque et le rendement. Avec un écart de 23% entre la barrière désactivante et le cours de référence, la marge de sécurité est suffisante, alors que le levier de 4,3 reste particulièrement attrayant.
Silver Turbo Long (risque élevé)
Code ISIN: NL0009255017
Devise: EUR
Niveau de financement: 15,62
Cours de référence: 17,38
Barrière désactivante: 16,1
Levier: 8,16
Cours: 1,65/1,67
Ce turbo long est actuellement le deuxième produit le plus risqué de la gamme de BNP Paribas Markets avec un levier de près de 8,2. Le cours de l’argent se trouve actuellement 8% au-dessus de la barrière désactivante, qui n’est guère éloignée du plancher du début du mois.
Dérivés
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