Archer Daniels Midland: à conserver
La rédaction de l’Initié de la Bourse répond à la question d’un abonné: “Comment expliquer la récente excellente performance de l’action du groupe américain Archer Daniels Midland (ADM)? Et qu’en faire, désormais?”
Avec une capitalisation boursière de 35,5 milliards de dollars, ADM compte parmi les géants de la filière de la production et de la transformation de produits agricoles. L’action a effectivement le vent en poupe depuis plusieurs mois, et les résultats, supérieurs aux attentes, du premier trimestre l’ont portée à 63,6 dollars, un record.
En raison, entre autres, d’une demande chinoise de produits agricoles soutenue, les cours de la plupart d’entre eux se sont inscrits en nette hausse ces derniers mois. ADM a dès lors signé un excellent quatrième trimestre, avec un bénéfice net par action qui a bondi de 0,9 à 1,22 dollar, portant le bénéfice net de 2020 à 3,15 dollars (+29%) par action. Au premier trimestre de 2021, le bénéfice net récurrent par action a plus que doublé, passant de 0,64 à 1,30 dollar – un niveau nettement supérieur aux attentes (1 dollar); six trimestres successifs de croissance du bénéfice, c’est joli! La division Services agricoles, la plus grande d’ADM, a vu son bénéfice brut gagner 84%, à 777 millions de dollars. Celui de la division Solutions d’hydrates de carbone a été multiplié par près de quatre, à 259 millions de dollars. L’offre et la demande s’équilibrant peu à peu, ADM à rouvert deux usines de bioéthanol qu’il avait fermées au printemps 2020 à la suite de l’effondrement des cours.
L’été dernier, il a ramené à 20% (environ 5 milliards de dollars, soit 14% de sa propre valeur boursière) sa participation dans le groupe asiatique Wilmar, en deux étapes. Il s’agissait du plus grand investissement d’ADM depuis 2007. Avec le produit de la vente (850 millions de dollars), il a remboursé pour plus de 660 millions de dollars d’obligations à long terme.
La direction prévoit pour 2021 une poursuite de la croissance du bénéfice (consensus: 4,49 dollars net par action). Grâce aux bons résultats publiés ces derniers trimestres, l’action a quitté la zone de 40-50 dollars dans laquelle elle oscillait la plupart du temps depuis 2013. A 14,2 fois le bénéfice récurrent attendu pour 2021 et un rapport valeur de l’entreprise (EV)/cash-flow opérationnel (Ebitda) escompté de 12,6 (ratio moyen de la décennie écoulée: 9,5), la valorisation n’est pas encore excessive. La croissance sera certes encore au rendez-vous durant quelques trimestres, mais après la forte hausse du cours de l’action, nous préférons abaisser le conseil à “à conserver” (rating 2B).
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