Activité soutenue sur le marché primaire
Les émissions bancaires y déferlent toujours.
Doit-on se réjouir ? La zone euro a enregistré une croissance de 0,2% ce dernier trimestre. Mieux que prévu, osent affirmer les experts. L’Allemagne n’atteint que 0,1% mais évite de cette façon de tomber en récession. En effet, il faut trois trimestres consécutifs à croissance négative pour être taxé de pays en récession. La Grèce affiche la meilleure performance avec une croissance de… 0,7%. Son déclin cumulé s’élève toutefois à plus de 50%. La croissance reste cependant insuffisante pour endiguer le chômage. Pour ce faire, il faudrait que la zone euro croisse de 3,5% au moins et ce, pendant 10 ans d’affilée. On est loin du compte. On ne l’atteindra certainement pas si on continue à appliquer ces plans d’austérité suicidaires.
Recul du prix de l’or noir
La situation se compliquera davantage avec la baisse du prix du pétrole. C’est que la plupart des pays occidentaux ne connaissent pas d’inflation. Or, sans inflation et sans croissance, toutes les dettes existantes devront être remboursées avec de l’argent réel. L’alternative serait de permettre aux endettés de faillir. Les banques centrales ont tenté de remédier à cette situation en créant de l’argent en masse. Mais comme nous l’avons signalé à maintes reprises, cet argent neuf n’a pas été injecté dans l’économie réelle. Il a néanmoins fait chuter les taux d’intérêt, ce qui a réduit d’autant plus une poussée de l’inflation.
Pour des raisons géopolitiques, on fait baisser le prix du baril. En moins de cinq mois, il a perdu un tiers de sa valeur. Nos économies devraient s’en satisfaire normalement, si du moins la consommation était au rendez-vous. Mais les plans d’austérité et les perspectives professionnelles peu engageantes l’ont tuée dans l’oeuf. La baisse du prix de l’or noir fragilise en outre plusieurs secteurs. L’extraction à partir de gisements de schistes n’est rentable que si le prix du baril dépasse les 90 dollars (USD). Il est plus que probable que la réunion des membres de l’OPEP en fin de mois sera des plus houleuses.
Premiers achats d’ABS
La Banque centrale européenne (BCE) entamera cette semaine ses premiers achats de titres ABS (Asset Backed Securities), des obligations sécurisées par des actifs financiers. Les premiers titres qui seront admis sont les RMBS hollandais (Residential Mortgage Backed Securities) et des ABS italiens couverts par des prêts à la consommation. Depuis quelques semaines, on s’activait frénétiquement dans ces deux pays pour émettre de tels emprunts afin de les remettre à la BCE. Avec pour conséquence une baisse généralisée du niveau des taux d’intérêt dans la zone euro.
L’action de la BCE risque toutefois de déséquilibrer le marché. Ces produits structurés ne sont pas légion dans la zone euro. Ils apparaissent le plus fréquemment dans les pays anglo-saxons. Si la BCE accapare toutes les nouvelles émissions de ce genre dans le cadre de sa nouvelle facilité, ce marché n’aura jamais la possibilité de s’épanouir. La BCE risque donc involontairement de réduire la liquidité de ce segment du marché. Elle occasionnerait ainsi l’effet inverse de celui escompté.
Les banques ont d’autres soucis à régler. Il n’y a pas que les scandales et malversations qui les font trembler, l’imminence de l’instauration du TLAC (Total Loss Absorbing Capital), une mesure visant à augmenter le capital des banques pour faire face à toute dérive, fâche les institutions bancaires de l’Europe continentale. Si la mesure reste ce qu’elle est, elle favorisera les banques anglo-saxonnes au détriment des européennes. Contrairement aux premières, les européennes ne sont pas coiffées par un holding qui assumerait le principal de leurs risques. Les banques européennes seraient par conséquent obligées de lever nombre de capitaux pour respecter les conditions du TLAC. Aussi font-elles aujourd’hui pression pour amender la mesure, voire lui proposer une alternative.
Soubresauts
Les places financières ont été chahutées ces dernières semaines. Les soubresauts sont devenus chose courante. On les constate le mieux sur le marché des changes. Malgré une croissance plus robuste aux Etats-Unis qu’ailleurs, l’USD a dû céder du terrain face à l’euro (EUR). Il a abandonné 0,4% la semaine passée. L’annonce d’élections anticipées au Japon a lourdement pesé sur le yen (JPY) qui a perdu 1,4%. La livre (GBP) s’est également effritée malgré le redressement conjoncturel meilleur que celui de la zone euro. Elle a perdu 1,4%. A l’exception du rouble russe (RUB), les devises liées aux matières premières se sont bien défendues. Le dollar australien (AUD) a gagné 0,6%, autant que le rand sud-africain (ZAR). Le RUB, en revanche, a cédé 2,8%, autant que le recul du prix du baril. La Banque centrale russe a décidé de laisser flotter sa devise, de sorte que ce soient les spéculateurs qui subiront dorénavant l’effritement de la devise.
En dépit des sanctions prises contre la Russie, certains émetteurs russes sont parvenus à placer des emprunts en USD en Occident, plus particulièrement en Europe. L’Alfa Bank a ainsi récolté 250 millions USD. Evraz, le géant de l’acier russe, a levé 350 millions par le biais de sa filiale canadienne, et Gazprom a reçu 400 millions le mois passé. D’autres émetteurs russes se trouvent dans la file d’attente. Ils ne doivent pas trop s’inquiéter. Les banques chinoises leur ont promis leur collaboration. De sorte que, ce qu’ils ne réussiraient pas à obtenir en Occident, ils l’obtiendraient de la Chine.
Choix plus vaste
L’activité était particulièrement soutenue sur le marché primaire. Les émissions bancaires y déferlent toujours. Les entreprises profitent de la modicité des taux d’intérêt pour lancer leurs emprunts. Et ceci se déroule dans toutes les devises. Plusieurs émissions sont destinées aux petits porteurs. Leur durée de souscription étant généralement très courte, nous invitons les lecteurs à visiter notre site pour rester au courant des nouvelles émissions.
KBC et BNP Paribas Fortis (toutes deux A) lancent des emprunts dans des devises exotiques. Ils sont peu attrayants. Vous trouverez systématiquement mieux, de meilleure qualité et plus facilement négociable sur le marché secondaire. Notez que l’émission en USD de la KBC est structurée. Le porteur encaissera un coupon annuel de 3% les trois premières années, ensuite il sera équivalent à trois fois la différence entre le taux swap à dix ans et celui à deux ans, sans jamais descendre sous 1% ni dépasser 4,5%. Son rendement actuariel se situera donc entre 1,76% et 3,43%. Pas fameux. La nouvelle émission en GBP au nom de BMW (A-) est correcte et conviendra uniquement à ceux qui utilisent effectivement cette devise. La nouvelle tranche en ZAR de la BEI (AAA, supranationale), où il y a 66 jours d’intérêts révolus à régler, est trop chère. La tranche existante se négocie à 99,66% (6,9%) sur le marché secondaire. Optez pour cette autre BEI (alt.5) tant que frais et différence de prix ne dépassent pas 1,37%.
Obligations
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