2014, année fort de café ?
Le café ne fut pas un investissement très lucratif ces dernières années. Et c’est un euphémisme. L’année 2013 a été la troisième d’affilée à se solder par une perte. Son ampleur dépend de la variété de café. La livre de robusta, dont les contrats à terme sont cotés sur le NYSE Liffe, a perdu 13% l’an dernier. La variété arabica (IntercontinentalExchange ou ICE) a abandonné 23%.
Début novembre, le prix de la livre d’arabica était retombé à son plus bas niveau depuis août. On observe actuellement une suroffre sur le marché mondial du café, conséquence directe des prix élevés de 2011, lorsqu’il fallait débourser plus de 3 USD pour une livre d’arabica, contre à peine 1,15 USD aujourd’hui. La hausse des cours avait alors enclenché une dynamique d’augmentation de la production qui a débouché sur un excédent quelques années plus tard.
Inversement de tendance
La tendance s’est inversée depuis que le prix de vente est retombé sous les coûts de production de nombreux exploitants. Au Brésil, le principal producteur d’arabica, les cultivateurs doivent faire appel à l’Etat pour garder la tête hors de l’eau. La suroffre ne va cependant pas disparaître d’un coup de baguette magique. L’International Coffee Organisation (ICO) estime la production mondiale de café durant l’année de récolte 2012/2013 à 145,2 millions de sacs de 60 kilos, soit une hausse de près de 10% par rapport à l’année précédente. L’offre dépasse la demande de 3,2 millions de sacs.
Au cours de l’année de récolte précédente, le Brésil a produit 57,2 millions de sacs, dont 40,7 millions de sacs d’arabica et 16,5 millions de sacs de robusta, une variété moins coûteuse. Au départ, on tablait sur une nouvelle augmentation de la production pour l’année de récolte en cours, mais la faiblesse des prix, combinée à des précipitations abondantes en décembre, a entraîné une nette révision à la baisse de ces prévisions. Au Brésil, la saison de récolte court d’avril à octobre. De nouvelles estimations font état d’un recul de la production à 51 millions de sacs.
Outre le Brésil, le Vietnam joue également un rôle important sur le marché du café, en tant que premier fournisseur de robusta. Le Vietnam sort également d’une bonne année de récolte, sans qu’il soit cependant question de suroffre parce que les cultivateurs locaux attendent une hausse des prix pour vendre leur production.
Réserves importantes
Quoi qu’il en soit, le rythme de production des dernières années ne peut être maintenu. La consommation mondiale de café continue à s’accroître, selon l’ICO, d’environ 2,4% sur une base annuelle. Selon l’ampleur de la baisse de la production, le marché mondial du café pourrait à nouveau afficher un déficit cette année ou l’an prochain. Mais il n’y a aucune menace de pénurie dans l’immédiat puisque les réserves ont également atteint leur plus haut niveau en cinq ans.
Contrats à terme
Depuis le plancher de novembre, les cours du café ont rebondi de 15% (arabica) à 20% (robusta). La vente des stocks pourrait engendrer un regain de pression temporaire sur les prix, mais il y a de fortes chances que le pire soit passé pour le café.
Les particuliers ne peuvent investir dans le café que par l’entremise de contrats à terme. C’est possible par le biais de produits à effet de levier ou de trackers qui répliquent l’évolution du cours des futures sur le café. Dans tous les cas, il faudra donc tenir compte de la structure du cours de ces contrats à terme. Dans le café, on observe actuellement une situation de contango : les contrats assortis d’une échéance ultérieure sont plus chers. L’écart de prix entre le contrat à terme mars et le contrat à terme mai atteint actuellement 2,35 centimes de dollar. Plus on conserve une position donnée, plus cette différence prend de l’ampleur parce que le risque augmente que les positions doivent être roulées une ou plusieurs fois à mesure que l’échéance du contrat s’approche.
Dans la mesure où un repli n’est pas exclu à court terme, nous conseillons d’intégrer une marge de sécurité d’au moins 10% entre le cours de référence et la barrière désactivante.
Coffee Future Turbo Long
Code ISIN: NL0010515375
Devise: EUR
Niveau de financement: 87,213
Cours de référence: 115,51
Barrière désactivante: 94,16
Levier: 3,74
Cours: 2,09
La valeur sous-jacente de ce turbo émis par RBS Markets et coté sur Euronext est le contrat à terme pour livraison en mars, coté sur l’ICE. Il s’agit d’arabica. L’écart entre la barrière désactivante et le cours de référence dépasse 22%. On trouve encore sur Euronext deux turbos assortis d’une barrière désactivante plus basse pour ceux qui préfèrent un levier moindre. En revanche, ceux qui veulent prendre plus de risques peuvent se tourner vers les mini-futures cotés sur la Bourse allemande, où l’on trouve trois exemplaires dotés d’un levier plus important.
Signalons également un certain nombre de trackers ou certificats permettant d’investir dans le café. Outre les Turbo, RBS Markets propose un “enhanced certificate” qui compense en partie le roll yield négatif en investissant dans des contrats à terme assortis d’échéances différentes. Ce certificat est coté sur la Bourse allemande (code ISIN : DE000AA29KQ9). Sur le New York Stock Exchange, on trouve l’iPath Dow Jones-UBS Coffee ETN depuis juin 2008. Ce tracker est émis par Barclays sous le ticker JO. Il a pour valeur sous-jacente un indice qui réplique l’évolution du cours des futures sur le café. Les frais de gestion annuels se montent à 0,75%.
Dérivés
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