Polarcus sollicite à nouveau des capitaux
En début d’année, le spécialiste norvégien de la fourniture de données sismiques en 3D et 4D a annoncé qu’il procéderait à une nouvelle augmentation de capital importante (la troisième) et au réaménagement de sa dette. Le groupe accroît ainsi ses chances de survie.
Sa réaction trop tardive à la crise du pétrole de 2014 et son endettement élevé – le déploiement rapide de sept navires ultramodernes l’a porté à 700 millions de dollars fin 2012 -, ont affecté le groupe à un point tel qu’il survit désormais par la seule grâce des banques, dont certaines sont aussi ses actionnaires. Lorsque Polarcus a rééchelonné sa dette en février 2016, le nombre d’actions en circulation était passé de 6,7 à 53,1 millions. Un an plus tard, il émettait 100 millions de nouvelles actions au prix unitaire de 3,3 couronnes norvégiennes (40 millions de dollars levés). Grâce au succès de l’opération, les covenants bancaires ont pu être assouplis et le schéma de remboursement des dettes allongé. Polarcus a par ailleurs vu grossir ses liquidités de 80 millions d’euros. Fin septembre, il affichait encore une dette brute de 295,1 millions de dollars.
En 2017, Polarcus a continué d’oeuvrer à la réduction des coûts bruts, qui ont reculé après neuf mois de 17,3%, à 117,9 millions de dollars – c’est, en termes relatifs, le niveau le plus bas du secteur. Ceci étant, sur la période, le chiffre d’affaires (CA) s’est tassé de 27,7%, à 141,8 millions. C’est la conséquence d’un taux d’occupation plus faible (80%, contre 87% en 2016) et des tarifs de location moins élevés. Par rapport au sommet de fin 2012, la flotte mondiale a diminué de moitié, à 29 navires sismiques, mais ce chiffre avait déjà été atteint fin 2015. Au second semestre de 2017, le nombre de contrats de soumission a augmenté sensiblement, mais il en faudra davantage pour que les tarifs remontent.
La direction ne s’attend pas à ce que le contexte s’améliore cette année sur le marché de la sismique marine, et a prévenu qu’à l’occasion de la publication du rapport annuel 2017 (le 27 février), la valeur de sa flotte serait une nouvelle fois revue à la baisse. Compte tenu de la faiblesse de son bilan et pour exploiter le doublement du cours de l’action depuis la mi-décembre, consécutif à la hausse sensible des prix du pétrole, le groupe doit restructurer sa dette. Polarcus associe cette opération à une nouvelle augmentation de son capital. Le groupe entend lever 340 millions de couronnes (NOK; environ 44 millions de dollars) par l’émission d’un maximum de 261,5 millions de nouveaux titres au prix unitaire de 1,3 NOK (dilution de 170%).
En outre, Polarcus vend deux navires (Nadia et Naila), actuellement en leasing, pour 75 millions de dollars (dette ouverte de 90 millions), et la facilité de crédit passe de 15 à 40 millions. Le plan de restructuration des finances sera soumis à l’approbation des titulaires d’obligations et des actionnaires, respectivement le 12 et le 15 février. Le carnet de commandes s’élevait fin septembre à 125 millions de dollars (230 millions fin février 2017). Ces douze derniers mois, la trésorerie a progressé à 34 millions de dollars.
Conclusion
Les actionnaires de Polarcus se seraient bien passés d’une nouvelle augmentation de capital, mais celle-ci est inévitable. Les Norvégiens repoussent encore une fois les échéances et accroissent considérablement leurs chances de survie. Il est cependant trop tôt pour que nous revoyions notre recommandation, l’environnement de marché demeurant incertain.
Conseil : conserver/attendre
Risque : élevé
Rating : 2C
Cours : 1,376 couronne norv.
Ticker : PLCS NO
Code ISIN : KYG7153K1085
Marché : Oslo
Capit. boursière : 211,1 millions NOK
C/B 2016 : –
C/B attendu 2017 : –
Perf. cours sur 12 mois : -64 %
Perf. cours depuis le 01/01 : -2 %
Rendement du dividende : –
Actions européennes
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