Les résultats de Melexis rassurent

Le carnet de commandes du groupe s’est bien garni, au troisième trimestre. Pour autant, la reprise est fragile. Il ne faudrait pas que l’actuelle vague de Covid-19 vienne tout gâcher.

Melexis achève le troisième trimestre, comme le deuxième d’ailleurs, sur des résultats supérieurs aux prévisions – compte tenu de la visibilité limitée, la direction s’était certes montrée très réservée. Les commandes étant reparties à la hausse, le spécialiste des semi-conducteurs a bouclé un excellent mois de septembre, à l’instar de ST Microelectronics ou d’Infineon, par exemple.

Le marché de l’automobile a affiché une légère croissance. Le nombre de nouvelles immatriculations au sein de l’Union européenne (UE) a augmenté de 3,1% en septembre, le premier rebond depuis décembre. Mais même si en Allemagne, une nouvelle politique de subvention a contribué à la multiplication par quatre en base annuelle des ventes de véhicules électriques et hybrides, les ventes de voitures à l’échelon européen sont, depuis janvier, de 29% inférieures à ce qu’elles étaient il y a un an. Le marché de l’auto américain a progressé de 6% en septembre, ce qui ne lui a pas suffi pour achever le trimestre dans le vert (-9%). C’est en Chine que la remontée est la plus avancée (+13%, en septembre); les ventes de voitures depuis janvier y sont toutefois toujours en retrait de 7% par rapport à ce qu’elles étaient au terme des neuf premiers mois de 2019.

Le redémarrage des ventes et la faiblesse des stocks chez les clients expliquent le vigoureux redressement du carnet de commandes de Melexis. Le chiffre d’affaires (CA) du troisième trimestre atteint 121,6 millions d’euros, plus de 10 millions au-delà du consensus. Il est très proche de celui de l’an passé (-1%), et de 21% supérieur à celui du deuxième trimestre. Le groupe s’oriente résolument vers le segment non automobile, où il développe des projets destinés à des applications industrielles; bien que l’automobile représente encore 88% du CA consolidé, le pôle industriel a progressé de 31% en glissement annuel. La baisse du dollar a pesé à hauteur de 2% sur le CA. Principale cause du recul, à 36,9%, de la marge brute consolidée, elle a en outre contraint Melexis à acter une dépréciation de ses stocks, ce qui a pesé à hauteur de 2,4% sur la marge brute. Le phénomène aura des répercussions au quatrième trimestre également, mais dans une mesure moindre.

A 15,7 millions d’euros, le bénéfice opérationnel (Ebit) cède 14% en un an, mais bondit de 55% par rapport à 2018. La marge d’Ebit s’établit à 12,9% (consensus: 12,2%). A 360 millions d’euros, le CA cumulé de janvier à septembre est identique à ce qu’il était un an plus tôt. Marge brute et marge d’Ebit cèdent, elles, 4% et 5% respectivement. Melexis table sur une envolée de 15% de son CA au trimestre courant, à 140 millions d’euros, et donc, sur 500 millions pour l’exercice, ce qui serait légèrement plus élevé qu’en 2019. Pour cela, il faudrait que la deuxième vague de Covid-19 n’ait que des effets limités sur les activités du groupe. Le flux de trésorerie disponible s’établit à 21,2 millions d’euros et la trésorerie, à 79 millions (Melexis a, depuis, payé un acompte sur dividende). Les dettes à plus d’un an et les engagements liés aux contrats de location sont demeurés à 65,5 millions d’euros.

Conclusion

Le redémarrage initié au terme du deuxième trimestre s’étant confirmé au suivant, la catastrophe redoutée pour 2020 ne devrait pas se produire. Le redressement est toutefois fragile, car la deuxième vague de Covid-19 pourrait venir tout gâcher. Compte tenu de cette perspective, et de sa valorisation très élevée, Melexis ne constitue actuellement pas, pour nous, un candidat à l’achat.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 65,3 euros

Ticker: MELE BB

Code ISIN: BE0165385973

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 2,6 milliards EUR

C/B 2019: 43,5

C/B attendu 2020: 34

Perf. cours sur 12 mois: +1%

Perf. cours depuis le 01/01: -6%

Rendement du dividende: 2%

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