Universal Music Group: juste une dégringolade à oublier
Le streaming, dont Universal Music Group tire la majeure partie de ses recettes, va probablement générer des revenus stables durant 5-10 ans encore. Les droits musicaux sont une nouvelle poule aux oeufs d’or pour les investisseurs.
Une nouvelle fois, sur une Bourse européenne, une action s’échange à un cours nettement inférieur à celui de son entrée à la cote (IPO). Après avoir bondi de façon spectaculaire lors de sa première séance de cotation, Universal Music Group (UMG) avait déjà perdu, début mars, quelque 35% depuis ce sommet. Pour cette raison, le titre nous intéresse.
Le parcours du leader mondial incontesté de l’industrie de la musique qu’est UMG est fascinant. Aucun autre groupe que lui n’a réussi à signer un contrat avec tous les musiciens du Top 10 du Billboard Top 100. Il regroupe aussi les plus grandes maisons de disques: Universal Music, EMI, Abbey Road Records, Capital Music Group, Motown, Virgin Music…
Entre 2001 et 2014, les ventes mondiales de musique ont fondu, de 23,6 à 14 milliards de dollars; les mélomanes avaient découvert qu’ils pouvaient télécharger gratuitement leurs titres en ligne. Or, il y a une dizaine d’années, UMG a eu la très bonne idée de racheter son concurrent EMI: entre 2015 et 2021, le chiffre d’affaires (CA) du groupe a connu une progression ininterrompue. L’an dernier, les ventes physiques chez les quelques disquaires qui subsistent aux Etats-Unis ont même augmenté pour la première fois depuis 1996; le vinyle a de nouveau la cote.
Le modèle du secteur a été bouleversé par l’arrivée des services de streaming comme Spotify ou Apple Music: aux revenus ponctuels (acquis lors de l’achat du CD) a succédé un flux continu de revenus de streaming. Soixante-deux pour cent des ventes totales de l’industrie musicale provenaient du streaming, en 2020: c’est presque autant que les revenus totaux de 2014. Chez UMG, 70% des recettes étaient issues du streaming, en 2021. Même s’il séduit déjà quelques centaines de millions d’abonnés, ce mode de consommation musicale recèle encore un potentiel de croissance considérable, compte tenu de la taille de la population mondiale et de l’intérêt de celle-ci pour la musique (pop, surtout). Cette perspective de flux de revenus stables et constants, probablement sur 5-10 ans encore, est une aubaine pour les investisseurs, qui voient dans les droits musicaux une nouvelle poule aux oeufs d’or. Récemment, de grands fonds d’investissement (KKR, Blackstone et, dernier en date, Pimco) ont d’ailleurs racheté les droits d’artistes majeurs (Bruce Springsteen, Bob Dylan…).
UMG a toutefois connu un exercice 2021 en demi-teinte. La croissance du CA a été plus importante que prévu, à 8,504 milliards d’euros (consensus: 8,411 milliards), grâce à un très bon 4e trimestre (2,520 milliards d’euros de ventes, ou 4% de plus qu’attendu). Par rapport à l’exercice 2020, la croissance atteint 14,4% (19% au 4e trimestre). Mais le cash-flow opérationnel ajusté (Ebitda) a pour sa part, en raison d’un élément exceptionnel, manqué le consensus (516 millions d’euros) entre octobre et décembre: il ne s’est accru que de 9,8%, de 458 à 503 millions d’euros. Par rapport à l’exercice précédent, l’Ebitda a bondi de 20,2%, de 1,487 à 1,788 milliard d’euros, en 2021; la marge d’Ebitda est ainsi passée de 20 à 21%. L’absence de prévisions pour 2022 a déçu.
Conclusion
Nous suivons depuis peu UMG, entré en Bourse en fanfare en septembre dernier, et en avons déjà intégré le titre au portefeuille modèle, car le groupe pourrait bien signer l’un des plus beaux parcours de la Bourse européenne. Le titre est susceptible de devenir l’un des favoris des investisseurs, lorsqu’ils auront oublié que la capitalisation boursière a chuté depuis l’IPO. Nous tablons sur son redressement en 2022.
Conseil: acheter
Risque: moyen
Rating: 1B
Cours: 22,36 euros
Ticker: UMG NA
Code ISIN: NL0015000IY2
Marché: Amsterdam
Capit. boursière: 40,53 milliards EUR
C/B 2021: 39
C/B attendu 2022: 25,5
Perf. cours depuis l’IPO: -13%
Perf. cours depuis le 01/01: -9%
Rendement du dividende: 1,1%
Actions européennes
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