Unilever: la fin des déceptions?
Nous qui avons recommencé à suivre l’action Unilever en janvier à peine, ne regrettons pas notre choix: les résultats du 4e trimestre et de l’exercice 2021 sont plutôt bons. Le colosse devrait connaître un nouvel élan, après la restructuration prochaine de ses activités.
Cette fois, les résultats du géant de l’agro-alimentaire et des produits d’hygiène, autrefois anglo-néerlandais, désormais 100% britannique, n’ont pas déçu. Au 4e trimestre, la croissance des volumes a stagné en glissement annuel, mais les analystes s’attendaient pour leur part à un repli de 0,7%. La croissance sous-jacente de 4,9% du chiffre d’affaires, à 13,12 milliards d’euros (consensus: +3,8%), découle uniquement des hausses de prix – consécutives à l’augmentation des coûts des matières premières. Sur l’exercice 2021, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 52,44 milliards d’euros, soit 3,4% de plus qu’en 2020 (50,72 milliards d’euros). Les volumes se sont accrus de 1,6%; les analystes espéraient une hausse de 1,5%. Les prix ont gagné 2,9% sur un an (+0,3% seulement, en 2020). Le bénéfice opérationnel (Ebit) sous-jacent ayant progressé de 4,8% (de 8,30 milliards à 8,70 milliards d’euros), la marge d’Ebit (rapport entre l’Ebit et le chiffre d’affaires) est passée de 16,4% à 16,6%, une évolution appréciable. Le bénéfice sous-jacent par action est passé de 2,48 euros en 2020 à 2,62 euros en 2021 (+5,6%), pour le plus grand soulagement de la direction et des actionnaires – cela fait longtemps que le CA et la rentabilité du groupe et la performance de son action sont inférieurs à ceux de Nestlé ou de Procter & Gamble, pour ne citer qu’eux.
Unilever compte (pour l’heure) trois divisions: Beauty & Personal Care (citons, parmi les marques les plus connues, Axe, Dove et Rexona), Foods & Refreshment (Ben & Jerry’s, Knorr, Lipton, Magnum, etc.) et Home Care (marques Omo, Persil et Sunlight, entre autres). Le Financial Times adévoilé mi-janvier que la direction d’Unilever avait tenté à trois reprises de racheter la division grand public de GlaxoSmithKline (GSK). Sa dernière offre, de 50 milliards de livres sterling (environ 60 milliards d’euros), n’a pas été jugée suffisante par le laboratoire. Ce fut un échec pour Unilever, qui, en vue de doper sa valorisation, entendait aussi développer considérablement ses activités les plus rentables et se défaire de sa division alimentaire; pour la majorité des analystes cependant, ce fut une bonne nouvelle.
Le conseil d’administration et Alan Jope, le CEO, subissent à présent une nouvelle pression. Celle du fonds spéculatif Trian Fund Management, de Nelson Peltz, entré au capital d’Unilever récemment. L’activiste américain souhaite, comme de nombreux autres actionnaires d’ailleurs, scinder – en vue, éventuellement, de la vendre, comme l’envisageait déjà la direction – la division alimentaire du groupe, dont la croissance et les marges sont faibles. Fin janvier, Unilever a annoncé la restructuration de ses activités. Elle passera par la suppression de 1.500 postes. Et devrait donner un nouvel élan au colosse aux pieds d’argile.
Conclusion
Nous considérons toujours le titre comme un candidat (défensif) au portefeuille modèle, lorsque les Bourses seront moins agitées – il n’est pas du tout à exclure que les actionnaires aient de quoi se réjouir cette année. A un ratio valeur de l’entreprise (EV)/cash-flow opérationnel (Ebitda) légèrement supérieur à 12, l’action, qui s’échange en outre moyennant une décote de plus de 30% par rapport au secteur, n’est pas chère. Compte tenu d’une juste valeur de 54 euros pour les 12 à 24 prochains mois, nous maintenons notre recommandation positive.
Conseil: acheter
Risque: faible
Rating: 1A
Cours: 45,96 euros
Ticker: UNA NA
Code ISIN: GB00B10RPZ78
Marché: Amsterdam
Capit. boursière: 117,75 milliards EUR
C/B 2021: 18,5
C/B attendu 2022: 17
Perf. cours sur 12 mois: +5%
Perf. cours depuis le 01/01: -2%
Rendement du dividende: 3,7%
Actions européennes
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