Telenet
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Il y a quelques semaines, Telenet a jeté un pavé dans la mare en communiquant que le groupe envisageait une prise de participation dans De Vijver Media, propriétaire de la maison de production Woestijnvis et des chaînes de télévision Vier et Vijf. A la publication des résultats trimestriels et annuels, on a rapidement pu se rendre compte que le terme “envisageait” relevait plutôt de l’euphémisme, car l’intérêt s’avérait étonnamment concret. Câblodistributeur dominant en Belgique, Telenet voit sa position remise en cause par la libération obligatoire du réseau câblé. Sans compter la concurrence menaçante des fournisseurs de contenus en ligne, comme l’Américain Netflix. La VRM, chien de garde des médias flamands, se préoccupe en tout cas des relations entre Telenet et les chaînes de télévision si le câblo-opérateur flamand venait à en détenir une ou plusieurs. Sanoma, qui détient une participation de 33% dans les chaînes, est en mauvaise posture et souhaite mettre en vente ses activités belges. C’est l’opportunité rêvée pour Telenet, qui lui permettra de coincer un pied dans la porte. Mais un accord financier avec le holding média finlandais se fait toujours attendre. De Vijver n’est pas le seul cheval sur lequel mise Telenet. La création de sa propre chaîne (football) est un autre scénario envisageable. L’action Telenet s’est montrée particulièrement performante depuis l’été dernier, avec une ascension de près de 40%, sur fond de spéculations persistantes sur de nouvelles acquisitions. Au début de cette année, l’entreprise mère Liberty Global a absorbé le câblo-opérateur néerlandais Ziggo, qui avait déjà refusé une offre des Américains précédemment. La prime d’acquisition est restée limitée à 4%, mais le prix par action était plus de 20% supérieur au cours d’octobre, juste avant la première offre. L’union de Telenet et Ziggo pour créer un grand câblo-opérateur belgo-néerlandais procède d’une logique économique évidente. Liberty peut d’ailleurs à nouveau lancer une offre sur Telenet depuis le 18 janvier. Les performances opérationnelles de Telenet au cours du trimestre et de l’exercice écoulés étaient largement conformes aux attentes. La croissance du chiffre d’affaires (CA) de 5,8% se situe en deçà des prévisions des analystes, mais cette sous-performance est en partie compensée par la baisse des coûts. Sur l’ensemble de l’année 2013, le CA et le cash-flow opérationnel (EBITDA) ont progressé respectivement de 10,2% et de 8,3%. La marge d’EBITDA s’inscrit ainsi en léger recul à 51,3%, contre encore 52,2% en 2012. Les abonnements laissent une impression mitigée. La téléphonie (fixe et mobile) se situe légèrement au-dessus des prévisions, l’Internet haut débit a évolué conformément aux attentes, mais la télévision numérique a un peu déçu. En raison des incertitudes qui entourent le dossier télévisuel, il n’est pas question de nouveau superdividende pour l’instant. Les rachats d’actions propres annoncés (50 millions EUR) ne sont qu’un emplâtre sur une jambe de bois. Avec sa participation de 58%, Liberty peut se frotter les mains, quel que soit le scénario choisi. Un rachat d’actions accroîtra mécaniquement sa participation, alors qu’un versement de dividendes pourra être affecté au financement des projets d’acquisition.
Conclusion
Cela fait longtemps que Telenet est beaucoup trop chère selon les critères de valorisation classique, mais aussi par rapport à ses concurrents. L’absence d’informations concrètes concernant un nouveau dividende et des rachats d’actions moindres que prévu ont déjà engendré une correction. Comme prévu, les prévisions de croissance (CA et EBITDA) ont été légèrement revues à la baisse pour 2014.
Conseil: réduire
Risque: moyen
Rating: 4C
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