Sipef
Semestre difficile en perspective
51,40 EUR – 2B Première position
La semaine dernière, le groupe anversois de plantations a publié ses résultats du premier semestre 2013. Comme prévu, ceux-ci étaient nettement moins bons qu’à la même période l’an dernier. Son CA a reculé de 13%, de 174,6 millions USD à 152 millions USD. La cause est une combinaison de volumes de production et de prix réalisés inférieurs. Chez Sipef, l’évolution de l’huile de palme et du caoutchouc est essentielle. Or au premier semestre, ceux-ci ont contribué respectivement à hauteur de 75,4% et de 13,4% au bénéfice brut. Le volume de production de l’huile de palme a reculé sur cette période de 0,5%. L’essentiel du retard accusé au premier trimestre (baisse de 4%) a donc été rattrapé grâce à une augmentation de plus de 10% de la production en Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG) au deuxième trimestre. Dans le cas du caoutchouc, le repli ressort à 7%, en raison du printemps exceptionnellement humide en PNG, même si la production a également reculé en Indonésie, qui représente 79% de la production de caoutchouc. Un élément plus important est cependant la baisse des prix. Le prix de l’huile de palme s’élevait au premier semestre en moyenne 852 USD la tonne, contre 1097 USD la tonne à la même période l’an dernier et en moyenne 999 USD en 2012. Sipef a cependant déjà écoulé 75% de la production annuelle attendue à un prix moyen de 917 USD la tonne. En ce qui concerne le caoutchouc, le prix est passé de 3722 USD la tonne au premier semestre 2012 à 3030 USD la tonne cette année et 3377 USD pour l’ensemble de l’année 2012. 64% de la production attendue de caoutchouc a déjà été vendue, mais à un prix inférieur moyen de 2921 USD la tonne. Dans la mesure où les frais de production ont baissé de seulement 7% et où les coûts généraux sont restés stables, le résultat opérationnel (EBIT) – avant ajustement des actifs biologiques – a reflué de 36%. Le bénéfice net part du groupe a reculé de 38,2%, à 2,31 USD (1,74 EUR) par action. Pour le second semestre, Sipef prévoit une production en hausse, surtout dans l’huile de palme. Le prix de l’huile de palme continuera probablement de fluctuer entre 800 et 900 USD la tonne. Le risque de baisse à partir du niveau actuel demeure plutôt limité dans la mesure où le marché tient déjà compte de récoltes record de soja aux USA. En outre, le prix plus bas de l’huile de palme a récemment soutenu la demande de l’industrie du biodiesel. Un retour au prix record de 2011 (jusqu’à 1335 USD la tonne) n’est pas envisageable à court terme sauf circonstances climatologiques extrêmes. Au cours de cette période, on estime que 20% de plantations matures viendront s’y ajouter, soit plus que la croissance attendue de la demande. A plus long terme, les perspectives demeurent favorables. Ces derniers mois, le prix du caoutchouc souffre des stocks importants, mais une embellie du secteur automobile devrait soutenir la demande. Sipef est lui aussi en train d’étendre la superficie cultivée de ses plantations. Son objectif, ambitieux s’il en est, est d’accroître la superficie cultivée de 50.000 à 100.000 hectares à l’horizon 2020. Élément crucial de sa stratégie de croissance : le projet Ruwi Masas au Sud-Sumatra. Plusieurs licences ont déjà été acquises pour 19.500 hectares (ha; part du groupe). Initialement, l’objectif était de planter sur 30.000 ha. Compte tenu du nombre important d’agriculteurs concernés, qui doivent être tous convaincus individuellement de mettre leur terre à disposition en échange d’une compensation, Sipef estime que 15.000 ha seraient un objectif plus réaliste. Actuellement, 2786 ha sont libérés et la première phase de plantations a commencé.
Ces derniers mois, l’action Sipef a continué à refluer et elle fluctue à présent juste au-dessus des 50 EUR pour la première fois depuis 2010. Le repli du bénéfice devrait être plus prononcé que prévu cette année, à moins de 4 EUR par action (contre 8 EUR au maximum en 2011). Ces deux dernières années, Sipef a versé un dividende brut généreux de 1,70 EUR par action et il dispose de la latitude financière nécessaire pour résister à la baisse temporaire de ses résultats. Nous prévoyons un retour à des bénéfices plus élevés au cours des prochaines années et maintenons dès lors notre conseil : ” première position ” (2B).
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