Proximus en retrait malgré un dividende confortable

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Comme chez la plupart de ses concurrents, la croissance est absente chez Proximus, mais la réduction des coûts a permis de maintenir la marge stable. Ajoutons-y une dette sous contrôle, un cash-flow prévisible et un rendement attrayant, et la valeur a sans conteste sa place dans un portefeuille défensif.

Plombées par l’absence de perspectives de croissance à court terme et par la forte intensité capitalistique du secteur, les télécommunications font grise mine en 2020. Sur le marché belge, l’action de Proximus, qui a baissé son dividende, fait piètre figure à l’international et souffre de la concurrence (certains cassent les prix), est restée dans l’ombre.

Les ventes ont chuté de 2,8% au 3e trimestre, à 1,37 milliard d’euros. Un chiffre d’affaires (CA) de 1,07 milliard d’euros a été généré en Belgique (+0,3% sur un an, 3% de plus que le consensus). La filiale internationale, BICS, a encore déçu, avec un CA en baisse de 12,3%, à 294 millions d’euros. Le département Entreprise a en revanche rattrapé le retard pris pendant le premier confinement sur les installations informatiques et affiche de bons résultats. Le plan de restructuration porte ses fruits: les dépenses du groupe ont diminué de 2,3%, à 430 millions d’euros, principalement du fait de la baisse des effectifs (-1.766 travailleurs, à 11.310 équivalents temps plein).

Le cash-flow opérationnel (Ebitda) sous-jacent est resté quasi stable sur un an, à 469 millions d’euros (consensus: 446 millions d’euros). L’Ebitda en Belgique a augmenté de 1,8%, à 438 millions d’euros, soit une marge de 40,8%. L’Ebitda de BICS (31 millions d’euros) s’est tassé de 12,5%, ne laissant qu’une marge de 10,5%. Au niveau du groupe, la marge a atteint 34,3% (+0,9% sur un an). L’incidence de la pandémie sur l’Ebitda est désormais estimé à 45 millions d’euros (60 millions, précédemment).

Les Belges ont beaucoup voyagé cet été, ce qui a permis de limiter la baisse attendue des revenus d’itinérance. Le cash-flow disponible est passé de 100 millions d’euros au 2e trimestre à 253 millions d’euros au suivant. Depuis janvier, il atteint 505 millions d’euros, un peu moins que sur les neuf premiers mois de 2019 (517 millions). Les prévisions pour l’exercice ont été relevées de 780-800 à au moins 830 millions d’euros (844 millions d’euros en 2019). Fin septembre, la trésorerie (dont placements à court terme) totalisait 469 millions d’euros. La dette nette a été allégée à 2,04 milliards d’euros (2,29 milliards d’euros un trimestre plus tôt) – soit environ 2,5 fois le cash-flow disponible prévu. L’échéance moyenne de la dette est de 5,7 ans, à un taux moyen de 1,75%.

Proximus a moins investi en 2020 qu’en 2019 (1,03 milliard d’euros) mais aura besoin de beaucoup de capital ces prochaines années – investissements dans le réseau 5G et la fibre optique (objectif: couvrir 70% du pays, soit 4,2 millions de ménages et d’entreprises, d’ici à 2028). L’IBPT, le régulateur des télécoms, a jugé que la proposition tarifaire destinée aux autres opérateurs souhaitant utiliser le réseau était équitable. Afin de financer tous les projets sans alourdir excessivement sa dette, le groupe a réduit le dividende de 1,5 à 1,2 euro par action. Le 11 décembre, un dividende intérimaire de 0,5 euro sera versé.

Conclusion

Comme chez la plupart de ses concurrents, la croissance est absente chez Proximus; la donne ne changera pas à court terme. La réduction des coûts a permis de maintenir la marge quasiment au même niveau qu’en 2019. La dette est sous contrôle, le cash-flow est stable et relativement prévisible, et les rendements sont toujours attrayants malgré la réduction du dividende. L’offre opportuniste sur Orange Belgique est une nouvelle preuve de la sous-valorisation du secteur (belge) des télécommunications, y compris de Proximus. La valeur s’inscrit parfaitement dans un portefeuille défensif.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 17,45 euros

Marché: Euronext Bruxelles

Ticker: PROX BB

Code ISIN: BE0003810273

Capit. boursière: 5,9 milliards EUR

C/B 2019: 13

C/B attendu 2020: 9

Perf. cours sur 12 mois: -32%

Perf. cours depuis le 01/01: -32%

Rendement du dividende: 6,9%

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