Plancher en vue pour le titre ArcelorMittal

La direction fait ce qu’il faut pour renforcer le bilan. Son objectif est toujours de relever significativement le dividende à terme.

Le titre a cédé 30% cette année, pour atteindre son plus bas niveau depuis 2016. Sensible à la conjoncture, le plus grand producteur d’acier au monde pâtit évidemment du net ralentissement du commerce international. La faiblesse de la demande de l’industrie (en particulier, automobile) pèse sur les résultats, surtout en Europe et aux Etats-Unis, les principaux marchés du groupe.

Dans un contexte de surcapacité constante et d’importations européennes depuis la Russie et la Turquie toujours plus importantes, Arcelor a décidé en mai de réduire sa production de l’équivalent annuel de 4,2 millions de tonnes d’acier au 2e semestre, ce qui représente 10% de sa capacité européenne. La direction pointe également le coût de l’énergie et l’augmentation des indemnités dues par les producteurs d’acier européens (et eux seuls) pour leurs émissions de CO2. Le rapport semestriel annonce des mesures destinées à renforcer le bilan, parmi lesquelles l’allégement, de 6,4 à 5,4 milliards de dollars en 2019, des besoins de trésorerie, grâce à une réduction des investissements (de 4,3 à 3,8 milliards) et d’autres dépenses (-0,5 milliard). Le groupe compte par ailleurs vendre pour 2 milliards de dollars d’actifs d’ici juin 2021. Ces transactions s’ajouteront aux cessions imposées par l’acquisition d’Ilva, finalisée fin juin avec la vente, pour 740 millions d’euros, de plusieurs activités européennes. Il s’agit de ramener la dette nette à 7 milliards de dollars ces prochaines années, l’objectif étant toujours de relever significativement le dividende par la suite. L’endettement net s’établissait fin juin, tout comme à la fin de 2018, à 10,2 milliards d’euros, mais en recul d’un milliard par rapport au 31 mars. Les résultats du 2e trimestre sont moins encourageants encore que ceux du premier. Le cash-flow opérationnel (Ebitda) a chuté de 49,4% en glissement annuel, à 1,56 milliard de dollars (consensus: 1,53 milliard). Au 1er trimestre, le repli avait été de 34,2%, à 1,65 milliard. Après six mois, la baisse atteint 42,6%, à 3,2 milliards. Les volumes expédiés ont augmenté de 4,8%, à 22,8 millions de tonnes, au 2e trimestre (+4,3% par rapport au premier) mais sans l’italien Ilva et le brésilien Votorantim, acquis lui aussi l’an dernier, le trimestre se serait soldé par une baisse de 0,7% (-1,9% en six mois). L’Ebitda par tonne est passé de 141 à 68 dollars, et de 130 à 72 dollars sur le 1er semestre, période durant laquelle le prix de vente moyen de l’acier a par ailleurs cédé 6,1% (-3,9% au 2e trimestre). Le cours du minerai de fer, qui s’était nettement redressé en début d’année, marque désormais le pas, mais il a permis à l’Ebitda de la division minière de bondir de 51%, à 990 millions de dollars. Des dépréciations exceptionnelles (0,5 milliard sur Ilva et 0,6 milliard sur des actifs américains) ont engendré une perte de 33 millions sur le semestre, contre un bénéfice net de 3,1 milliards en 2018. Les prévisions relatives à la demande mondiale d’acier en 2019 ont été revues (de 1-1,5% à 0,5-1,5%), en raison d’un nouveau tassement en Europe (de -1% à 0% à -2% à -1%). Bonne nouvelle: les prix de l’acier ont récemment augmenté, des deux côtés de l’Atlantique.

Conclusion

Le conflit commercial sino-américain pèse lourdement sur le cours de l’action. Nous sommes néanmoins optimistes: le groupe fait ce qu’il faut et l’endettement est sous contrôle. Le plancher est sans doute en vue. Son potentiel fait de l’action un candidat au portefeuille modèle. Nous relevons notre conseil.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 12,4 euros

Ticker: MT NA

Code ISIN: LU1598757687

Marché: Euronext Amsterdam

Capit. boursière: 15,6 milliards EUR

C/B 2018: 2,4

C/B attendu 2019: 13,8

Perf. cours sur 12 mois: -53,3%

Perf. cours depuis le 01/01: -30%

Rendement du dividende: 1,5%

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