Pas de recul de la croissance, malgré la stagflation, pour LVMH
Le secteur du luxe est particulièrement peu sensible à la récession, qui n’incite qu’à peine, voire pas du tout, les personnes fortunées à revoir leurs dépenses. LVMH traverse donc cette époque troublée la tête haute.
Marque de luxe par excellence, LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton SE continue de surprendre agréablement, même quand les temps sont incertains. Cette fois, avec les chiffres du 3e trimestre.
Si la pandémie l’a marqué de son empreinte pendant un ou deux trimestres, LVMH a très vite fait la preuve de ses capacités à se distinguer. Il achève le 3e trimestre – et, par extension, les neuf premiers mois de l’année – sur d’excellents résultats. Le secteur du luxe est particulièrement peu sensible à la récession, qui n’incite qu’à peine, voire pas du tout, les personnes fortunées à revoir leurs dépenses. Les contaminations en Chine ont en outre diminué entre juillet et septembre, même si la situation était loin d’être normalisée. Le chiffre d’affaires (CA) a opéré une croissance organique (hors cessions et acquisitions) de 19% (consensus: +13%), à 19,76 milliards d’euros, au 3e trimestre (+28%, de 44,18 milliards à 56,48 milliards d’euros, en neuf mois; de ces 28%, 20% sont organiques).
C’est à nouveau le pôle Mode et Maroquinerie, crucial pour LVMH, qui a enregistré la plus forte croissance en neuf mois (CA en hausse de 31%, de 21,31 à 27,82 milliards d’euros). Sa croissance organique a atteint un très joli 24%, dans la lignée de celle enregistrée au 1er semestre. Connue dans le monde entier, la division (Louis Vuitton, Fendi, Donna Karan, Givenchy ou encore, Kenzo) a assuré 49,2% du CA total entre janvier et septembre. Or elle est plus rentable que la moyenne des divisions du groupe (48% du CA consolidé en 2021).
Outre les boutiques Sephora, la Distribution sélective comprend surtout DFS, leader mondial de la vente de produits de luxe aux voyageurs internationaux (plus de 1.100 magasins). DFS avait subi en 2020 une chute de son CA, dont il ne s’était que partiellement remis l’an dernier. Mais les choses continuent à évoluer dans le bon sens (30% de croissance, de 7,79 à 10,09 milliards d’euros; +20% en termes organiques) cette année.
Après un 1er trimestre plombé par des problèmes d’approvisionnement, l’activité Vins et Spiritueux (Moët & Chandon, Dom Pérignon, Veuve Cliquot, Château d’Yquem, Hennessy…) s’était vigoureusement redressée entre avril et juin, une tendance qu’elle a su conserver au 3e trimestre. Elle a dès lors clos les neuf premiers mois sur une augmentation de 23% (de 4,25 à 5,23 milliards d’euros; +14% en croissance organique). C’est important pour LVMH, dont elle est un des pôles les plus rentables. Le CA des Parfums et Cosmétiques n’a augmenté “que” de 19% en neuf mois (12% en croissance organique). La reprise, en janvier 2021, du joaillier Tiffany & Co, pour 15 milliards d’euros environ, explique l’arrivée sur le podium de la division Montres et Joaillerie (+23%, dont 16% en termes organiques; de 6,16 à 7,57 milliards d’euros). La direction met néanmoins en garde contre le ralentissement des ventes de bijoux Tiffany aux Etats-Unis.
Conclusion
LVMH est évidemment de toute première qualité, ce qui, généralement, se paie cher. La guerre en Ukraine et les confinements en Chine nous ont toutefois permis d’acquérir le titre à 13 fois le ratio valeur de l’entreprise (EV)/cash-flow opérationnel (Ebitda) escompté pour 2022, soit une décote de 15-20% par rapport à la moyenne de ces dernières années. Après l’annonce des résultats trimestriels, l’action est remontée à 25 fois le bénéfice et 14,5 fois le ratio EV/Ebitda attendus pour 2022. D’où la révision à la baisse de notre conseil, et notre intention de vendre (une partie de) notre position.
Conseil: conserver/attendre
Risque: faible
Rating: 1A
Cours: 618,60 euros
Ticker: MC FP
Code ISIN: FR0000121014
Marché: Euronext Paris
Capit. boursière: 311,3 milliards EUR
C/B 2021: 26,5
C/B attendu 2022: 21,5
Perf. cours sur 12 mois: -5%
Perf. cours depuis le 01/01: -15%
Rendement du dividende: 1,9%
Actions européennes
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