Oracle: croissance rapide dans le segment du “cloud”

© Getty Images

Sa division OCI va très bien et grâce à sa dernière acquisition en date (Cerner), le chiffre d’affaires du groupe au premier trimestre de l’exercice fiscal 2023 n’a pas déçu. Le bénéfice comme les perspectives sont en deçà des attentes, en revanche.

Microsoft (Azure), Amazon (AWS) et Alphabet (Google Cloud) font de l’ombre à Oracle dans le segment du cloud. Pourtant, ces conglomérats technologiques sont actifs dans divers autres segments aussi, comme la publicité en ligne (Alphabet), la vente au détail (Amazon) ou les logiciels (Microsoft). Oracle, lui, est presque un pur acteur du cloud, cette activité (logiciels compris) représentant plus de 80% de son chiffre d’affaires (CA). Il se démarque néanmoins de la concurrence par ses logiciels de gestion et ses bases de données; ces produits sont intégrés dans sa propre infrastructure, Oracle Cloud Infrastructure (OCI), et proposés sous la forme de packages, ce que les clients apprécient, puisque la formule revient moins cher qu’ailleurs. Au cours du trimestre clos le 30 août, soit le premier de l’exercice fiscal 2023, OCI a vu son CA augmenter de 58% à cours de change constants. Le CA de ses applications cloud s’est accru de 48%, alors que ce marché a enregistré une croissance moyenne de 33%. Oracle s’attend à ce que les recettes de ses services cloud augmentent de 30% sur cet exercice, contre 22% sur l’exercice 2022.

L’acquisition de Cerner, fournisseur de logiciels dédiés au secteur de la santé, a gonflé de 1,8 milliard de dollars le CA du 1er trimestre, qui a atteint 11,45 milliards, ou 18% de plus que l’année précédente. Si le CA est conforme aux attentes, ce n’est pas le cas du bénéfice et des prévisions. La hausse des coûts de restructuration et des amortissements a accru de 40% les charges d’exploitation. En conséquence, le bénéfice d’exploitation a chuté de 23%, à 2,62 milliards de dollars, et la marge d’Ebit (bénéfice d’exploitation/CA), de 35% à 23%. Le bénéfice net s’est élevé à 1,55 milliard, soit 37% de moins qu’un an plus tôt, le bénéfice net ajusté par action, à 1,03 dollar, ou autant qu’un an auparavant. Oracle vise pour le trimestre en cours un bénéfice par action compris entre 1,16 et 1,2 dollar et une croissance du CA de 15-17%, mais le consensus espère respectivement 1,27 dollar et 18%.

La dette du groupe est passée à 91,6 milliards de dollars au trimestre précédent, après qu’il a emprunté 20,05 milliards pour financer l’acquisition de Cerner (27,8 milliards). Compte tenu des liquidités et titres négociables, d’une valeur conjointe de 11,2 milliards de dollars, la dette nette se monte à 80 milliards. Les intérêts, en hausse qui plus est, sur une telle somme, ne seront bien entendu pas peu élevés. Les fonds propres d’Oracle sont toujours négatifs de 5,45 milliards de dollars. S’il affiche un tel endettement, c’est parce qu’il a absorbé quelques sociétés et racheté 45% de ses propres actions au cours de la décennie précédente. Il a par ailleurs versé un dividende. Mais dans la mesure où les cash-flows disponibles sont encore positifs (5,37 milliards au 1er trimestre), son bilan n’est pas préoccupant. Oracle doit certes rester vigilant. Au 1er trimestre, il a racheté pour 552 millions de dollars de ses actions et versé pour 860 millions de dollars de dividendes.

Conclusion

A 13 fois le bénéfice attendu, Oracle est moins cher que d’autres acteurs du cloud, mais ses marges sont beaucoup plus faibles. En outre, son endettement est non négligeable et ses fonds propres sont négatifs. Oracle ne consacrera plus au rachat de ses actions, principal moteur de ses bénéfices pendant près d’une décennie, des sommes faramineuses. Le titre a beau s’échanger légèrement en deçà de sa moyenne historique, nous ne relevons pas notre conseil.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 65,67 dollars

Ticker: ORCL US

Code ISIN: US68389X1054

Marché: New York Stock Exchange

Capit. boursière: 165 milliards USD

C/B 2022: 13,5

C/B attendu 2023: 13

Perf. cours sur 12 mois: -26%

Perf. cours depuis le 01/01: -25%

Rendement du dividende: 1,9%

Partner Content