Ontex: un deuxième trimestre meilleur que le premier

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Le groupe a du pain sur la planche, pour atteindre les nouveaux objectifs fixés et gagner la confiance des investisseurs. A notre estime, il parviendra à nous surprendre positivement.

Le 21 juin, Esther Berrozpe, CEO du groupe depuis le 1er janvier, avait dévoilé comment elle entendait remettre sur les rails le fabricant de solutions d’hygiène pour bébés (langes), femmes (tampons) et séniors (protections pour incontinents). Pour connaître les objectifs à long terme, il faudra attendre la fin de l’année. Ce n’est une surprise pour personne: le groupe a du pain sur la planche, ce qu’ont confirmé les chiffres du premier semestre, comme attendu – la CEO avait prévenu qu’ils seraient moins bons que ceux de janvier-juin 2020. Les cours des matières premières ont augmenté considérablement ces derniers mois et vu sa position affaiblie sur le marché, Ontex peut difficilement répercuter la hausse sur ses produits. Par ailleurs, l’effet de change est défavorable au groupe depuis un certain temps. Le deuxième trimestre est néanmoins meilleur que le premier, comme la CEO l’avait anticipé.

Le chiffre d’affaires (CA) à périmètre comparable a reculé de 3,2% en un an, au premier semestre, passant de 1,053 à 1,019 milliard d’euros; le recul est imputable à la baisse de 11,1% des ventes au premier trimestre car le deuxième trimestre a, lui, été marqué par une hausse de celles-ci de 6,2% (de 479,2 à 509,1 millions d’euros), qui plus est supérieure au consensus (6%). Le CA rapporté s’est tassé de 6,9% (-16,5% au premier trimestre), à 980,6 millions d’euros. Le cash-flow d’exploitation (Ebitda) ajusté est, à 101 millions d’euros, inférieur de près d’un cinquième (-19,8%) à celui du premier semestre de 2020 (125,9 millions d’euros). Comme l’Ebitda a baissé davantage que le CA, la marge d’Ebitda (Ebitda/CA) s’est érodée de 166 points de base, de 12,0 à 10,3%. Or les analystes s’attendaient à un recul moins net de l’Ebitda et de la marge d’exploitation (pronostics moyens de respectivement 101,8 millions et 10,4%). Le bénéfice a pour sa part chuté de 41,1 à 7,2 millions d’euros (-82,5% !) ou par action, de 0,51 à 0,09 euro. Le bénéfice récurrent, c’est-à-dire le bénéfice avant les éléments exceptionnels, par action a baissé de moitié (-50,6%), de 0,61 à 0,30 euro.

Element moins réjouissant encore: la hausse du ratio d’endettement (dette financière nette/Rebitda) depuis fin 2020 (3,6). Malgré une légère diminution de la dette nette, à 842,9 millions d’euros, par rapport à la fin de l’année dernière (847,6 millions d’euros), il est passé, en raison de la forte baisse du Rebitda, à 3,86 fin mars et à 4 fin juin. Ce chiffre devrait être ramené à moins de 3 d’ici à 2023. Reste donc à espérer que le plan d’Esther Berrozpe portera ses fruits. Celui-ci prévoit le passage de trois à deux divisions, une réduction des dépenses de 120 millions d’euros pour 2023, dont 60 millions d’euros cette année, une hausse de la productivité d’au moins 2% l’an et une amélioration de l’exploitation des capacités des usines. Grâce à ces mesures, d’ici à 2023, le CA à périmètre comparable devrait avoir crû de 2 à 3 % (croissance nulle des ventes, pour l’heure), la marge d’Ebitda, avoir augmenté à 12,5-13,5%, et par conséquent, le ratio d’endettement être passé sous 3.

Conclusion

Le marché est loin d’avoir oublié les échecs qu’a essuyés le groupe, raison pour laquelle la valorisation d’Ontex est toujours extrêmement faible, à 0,7 fois la valeur comptable. Mais à notre estime, Ontex pourra nous surprendre positivement, et l’action constitue donc une excellente opportunité pour les 24 prochains mois. Nous recommandons toujours son achat.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 9,43 euros

Ticker: ONTEX BB

Code ISIN: BE0974276082

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 776,5 millions EUR

C/B 2020: 12

C/B attendu 2021: 15

Perf. cours sur 12 mois: -19%

Perf. cours depuis le 01/01: -14%

Rendement de dividende: –

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