Ontex: début d’année en demi-teinte
Le tableau n’est cependant pas complètement sombre. L’on note en effet une croissance du chiffre d’affaires à périmètre comparable conforme au consensus.
Le marché est soulagé d’apprendre que les chiffres trimestriels ne sont pas moins bons encore que ce qu’il redoutait et que les projections pour l’ensemble de l’exercice sont confirmées. Nous n’espérions pas mieux, nous non plus. En l’espace de six mois, la perception s’est radicalement inversée. Ontex, fondé par la famille Van Malderen, avait jusque-là suivi un parcours sans fautes, d’abord en réussissant sa réintroduction en Bourse – Ontex avait été cotée entre 1998 et 2003, puis à nouveau à partir de la mi-2014 – ensuite en intégrant, en 2016, l’indice Bel 20.
Sa capitalisation boursière est toutefois désormais bien inférieure à ce qu’elle était à l’époque. Le cours est en chute libre depuis la fin janvier et l’annonce, par cet important producteur de solutions d’hygiène pour bébés (langes), femmes (tampons) et séniors (produits d’incontinence), que des ” problèmes liés à des pratiques commerciales ” au Brésil le contraignaient à acter une dépréciation de 15 millions d’euros de son chiffre d’affaires et du cash-flow opérationnel (Ebitda) sur le mois de décembre, faisant plonger dans le rouge la marge d’Ebitda au Brésil au quatrième trimestre, la marge pour la période mars-décembre 2017 ayant par ailleurs été à peine plus élevée (3,8%).
Les fonds levés lors de l’IPO de 2014 avaient aidé le groupe à repartir sur la voie de la croissance. Le premier grand pas franchi hors Europe fut l’acquisition du mexicain Grupo Mabe, dont l’intégration fut rapide. L’on ne peut en dire autant de celle de la division Hygiène personnelle de la chaîne brésilienne Hypermarcas, dont le rachat fut finalisé au premier trimestre de 2017. ” Ontex Brésil “, acteur majeur, dans ce pays d’Amérique Latine, dans le domaine des produits d’incontinence pour adultes et des produits de soins pour bébés, est donc intégré depuis 10 mois dans le périmètre de consolidation. Mais cette activité, à quoi s’ajoute la hausse des prix des matières premières, pèse sur la rentabilité.
Le tableau n’est cependant pas complètement sombre. L’on note en effet une croissance du chiffre d’affaires à périmètre comparable de 1,7%, à 558,1 millions d’euros, ce qui est conforme au consensus (561 millions d’euros). Certes, le recul (-2,8%) des ventes de langes pour bébés est décevant. Certes, la marge de Rebitda (cash-flow opérationnel des activités ordinaires par rapport au chiffre d’affaires) est passée de 12,7% au premier trimestre de 2017 à 10,3% un an plus tard (11,5% hors Brésil). Il exact aussi que le recul (-238 points de base, soit -2,38%) est plus marqué que prévu (200 points de base généralement escomptés). Mais la marge de Rebitda augmente d’un trimestre à l’autre (elle s’établissait à 9,3% à peine au quatrième trimestre de l’an dernier). N’oublions pas que la hausse des cours des matières premières pèse à concurrence de 180 points de base.
Conclusion
Ontex traverse la période la plus difficile de son histoire depuis son retour en Bourse. Reste que ses difficultés n’étant pas de nature structurelle, elles ne sont que temporaires. Deux mille dix-huit est une année de transition. Dans une perspective un peu plus longue, le repli qu’accuse le cours depuis plusieurs mois n’est pas négligeable. A 13,5 fois le bénéfice escompté et un rapport valeur d’entreprise (EV)/cash-flow opérationnel (Ebitda) attendu de 9 pour 2018, la valorisation est acceptable pour un profil de croissance comme celui-là. Le titre est donc mûr pour intégrer le portefeuille dans une perspective de plus long terme. Nous prenons une première position.
Conseil : acheter
Risque : moyen
Rating : 1B
Cours : 22,46 euros
Ticker : ONTEX BB
Code ISIN : BE0974276082
Marché : Euronext Bruxelles
Capit. boursière : 1,85 milliard EUR
C/B 2017 : 14
C/B attendu 2018 : 13,5
Perf. cours sur 12 mois : -30 %
Perf. cours depuis le 01/01 : -18,5 %
Rendement du dividende : 2,8 %
Actions belges
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