Nyrstar

D’importants défis à relever

L’année 2013 fut très difficile pour Nyrstar, et c’est peu de le dire. Sur une base annuelle, son chiffre d’affaires (CA) a reculé de 8% par rapport à 2012, à 2,82 milliards EUR. Une conséquence de la baisse de la production dans les mines propres et de prix des métaux réalisés plus faibles. La production de concentré de zinc a ralenti de 4%, à 271.000 tonnes, un chiffre qui se situe dans la fourchette abaissée de 265.000 à 280.000 tonnes. En incluant les livraisons qui ont sensiblement baissé – 14.000 tonnes en 2013 contre 30.000 tonnes en 2012 – de la mine finlandaise de Talvivaara, la production a connu un repli de 9%, à 285.000 tonnes. La production d’or (-21%), d’argent (-14%), de plomb (-12%) et de cuivre (-1%) a été sous pression. Pour 2014, Nyrstar mise sur une production de concentré de zinc comprise entre 280.000 et 310.000 tonnes. Les nouvelles sont plus positives dans la division Fonte, dont la production annuelle a totalisé 1,09 million de tonnes de métal zinc, ce qui se révèle dans le haut de la fourchette prévue de 1 à 1,1 million de tonnes et un peu plus qu’en 2012, grâce à une production record de 569.000 tonnes au 2e semestre. Les prévisions pour 2014 font à nouveau état de 1 à 1,1 million de tonnes. Cet élément, combiné à la baisse des prix des métaux, a occasionné un repli du cash-flow opérationnel (EBITDA) de 16%, à 185 millions EUR. L’exploration minière a déçu, avec un repli de l’EBITDA à 78 millions EUR (-40%; 46 millions EUR au 2e semestre). L’EBITDA de la division Fonte a progressé de 10%, à 149 millions EUR; 75 millions EUR au 2e semestre et en incluant 45 millions EUR d’indemnité unique de rupture de contrat avec GlencoreXstrata au 1er semestre. Par tonne, l’EBITDA de l’exploration minière s’est affaissé de 34%, à 274 EUR, alors que celui de la division Fonte s’est amélioré de 109 EUR à 118 EUR. L’embellie au 2e semestre est attribuable au programme d’économies de 43 millions EUR mis en place en 2013, qui prévoit un total de 75 millions EUR d’ici à la fin 2014. Les investissements ont été limités à 200 millions EUR. Par voie de conséquence, la position d’endettement nette a reculé de 756 millions EUR, fin juin, à 670 millions EUR, même si à un rapport de 3,6 fois l’EBITDA, elle reste élevée (fin 2012 : 3,1 fois). Nyrstar a accusé une perte nette de 195 millions EUR (par action : -1,27 EUR), contre 96 millions EUR (par action : -0,57 EUR) en 2012. Les amortissements des actifs d’exploration minière à hauteur de 194 millions EUR ont été partiellement compensés par une revalorisation inattendue de 139 millions EUR des fonderies de Balen et de Port Pirie en Australie. Pour la situation délicate de Talvivaara, aucune provision n’a été constituée, bien qu’en cas de faillite, un amortissement maximal de 177 millions EUR risque de devoir être réalisé. La direction a insuffisamment de certitudes quant à l’issue de la restructuration pour cela. Nyrstar prévoit en 2014 une augmentation significative des investissements à 265-335 millions EUR, y compris 75 à 85 millions EUR pour la conversion de Port Pirie. Une décision formelle à ce sujet doit être prise au 1er trimestre. Nyrstar supprime le dividende et les 280 millions EUR d’investissements pour l’optimisation de la division Fonderie seront probablement étalés sur deux années supplémentaires (jusqu’en 2019).

Conclusion

Un rallye de soulagement a eu lieu après le début de la restructuration de Talvivaara en décembre. L’issue en reste cependant très incertaine. Les résultats annuels ne sont pas décevants mais les défis à relever restent importants. Nous restons dans l’expectative.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 3C

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