Mobistar
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L’annonce du rachat de Base, filiale du groupe néerlandais KPN, par Telenet a mis le marché belge des télécommunications sens dessus dessous. Et la principale victime semble être Mobistar. En 2006, Mobistar et Telenet avaient signé un contrat autorisant le câblo-opérateur, en tant qu’opérateur virtuel (MVNO), à utiliser le réseau mobile de Mobistar contre le paiement d’un loyer. L’extension de ce contrat quelques années plus tard a permis à Telenet de proposer une offre mobile et de ravir de nombreux clients à Mobistar grâce à une tarification agressive. Mais l’accord n’a pas été totalement négatif pour Mobistar, dont le nombre d’utilisateurs payants du réseau a indirectement augmenté. Mobistar doit donc à Telenet une grande partie de la croissance du nombre de clients mobiles sur le réseau. Il était prévisible que Telenet allait tôt ou tard développer ou acquérir son propre réseau mobile. KPN avait déjà mis en vente Base en 2012, sans parvenir à conclure de transaction. De nombreux analystes pensaient par conséquent que Telenet se tournerait vers Mobistar. Ces rumeurs ont encore enflé lorsque Telenet a décidé l’an dernier de supprimer le dividende. L’action Mobistar a même gagné 50% entre octobre et début mars. En dépit de l’amélioration des résultats opérationnels ces derniers trimestres, une grande partie de cette ascension était imputable aux spéculations accrues sur une acquisition. Que Telenet rachète finalement Base est donc une douche froide pour l’entreprise. L’actuel contrat MVNO avec Telenet a été renouvelé pour cinq ans en 2012. Cela signifie que tout sera terminé en 2017. Telenet a déjà annoncé son intention d’aller au bout du contrat. Il serait d’ailleurs impossible de transférer les quelque 90.000 clients mobiles sur le réseau Base d’un coup. Le contrat MVNO avec Telenet représente environ un cinquième des cash-flows opérationnels (EBITDA) de Mobistar, un EBITDA qui avait été estimé au début de l’année à 260 – 280 millions EUR. L’impact sur l’EBITDA va donc dépasser 50 millions EUR. Un sérieux manque à gagner que Mobistar devra récupérer par d’autres revenus. L’opérateur table notamment sur la libération du marché de la télédistribution plus tard dans l’année. Cette libéralisation pourrait permettre à Mobistar de proposer sa propre offre de services de télédistribution. On peut cependant se demander si l’entreprise a quelque chose à gagner de ce côté. Dans le segment de la télédistribution, Mobistar se heurtera à deux mastodontes, Telenet et Proximus. Tout dépendra des conditions auxquelles Mobistar pourra acheter un accès au réseau haut débit (pour les services Internet) et à la télévision numérique. Le tarif sera fixé par le chien de garde des télécommunications, l’IBPT, et sera en principe annoncé le mois prochain.
Conclusion
La baisse du cours est logique vu le manque à gagner attendu du côté de Mobistar. L’action s’échange toujours 25% plus haut qu’il y a 12 mois. Mobistar devra désormais croître d’elle-même. Une acquisition par un opérateur étranger à la recherche d’un réseau mobile n’est pas exclue. A moins de 4 fois l’EBITDA attendu, l’action est en tout cas moins chère que la moyenne du secteur.
Conseil: conserver
Risque: moyen
Rating: 2B
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