Mobistar

Sans offre de rachat, l’action a peu d’intérêt

Les résultats trimestriels du groupe de télécommunications franco-belge ont été relégués au second plan par de nouvelles spéculations de reprise. Le groupe français Orange détient depuis longtemps déjà une participation de contrôle de 52,9% dans Mobistar. Il y a quelques années déjà, des rumeurs de rachat avaient circulé, prévoyant qu’Orange obtiendrait le solde de la participation dans Mobistar. Récemment, les scénarios évoquent plutôt une vente de la participation. Un journal a annoncé qu’Orange a déjà désigné une banque d’affaires belge pour chercher un acheteur. Cette annonce a été contestée à la fois par Orange et Mobistar, même si en soi, cette opposition ne signifie pas grand-chose. Quoi qu’il en soit, les investisseurs y ont vu un signal, et ont en conséquence soutenu le titre. Reste à savoir qui pourrait vraiment être intéressé par Mobistar. Le principal problème du groupe est qu’il ne dispose que d’un réseau mobile. En conséquence, Mobistar ne peut offrir que de la téléphonie mobile, mais aucun package combinant la téléphonie (fixe et mobile), la télévision numérique et l’Internet large bande. A court terme, la société de télécoms dépend de l’ouverture du réseau câblé, ce qui devrait survenir en principe courant 2014. Mobistar lui-même affirme qu’il sera en mesure de proposer des produits groupés d’ici à la fin de l’année. En théorie, Telenet pourrait être le partenaire idéal. Le câblo-opérateur utilise déjà le réseau mobile de Mobistar et a contribué, par sa stratégie de prix agressive, à accélérer la perte de clients. Entre les deux groupes, de nombreuses synergies de coûts sont possibles, mais on ne sait pas dans quelle mesure Mobistar s’inscrira dans les projets de Liberty Global, la société mère américaine de Telenet. Les résultats trimestriels de Mobistar ont satisfait globalement aux attentes. Le chiffre d’affaires (CA) de la téléphonie mobile a à nouveau reflué de 16,2%, à 278,1 millions EUR. Outre l’effet des baisses tarifaires, Mobistar a également dû déplorer le départ de 79.000 clients supplémentaires, alors qu’il ne tablait en moyenne que sur la perte de 55.000 clients. Qui plus est, les clients qui restent dépensent moins. Le CA moyen par utilisateur (clients propres) a encore plongé ; il s’élève désormais à 23,4 EUR. Cette déconvenue a été en partie compensée par l’acquisition de 101.000 clients MVNO, c’est-à-dire les clients d’opérateurs virtuels (comme Telenet et Colruyt) qui utilisent le réseau de Mobistar contre paiement. Compte tenu d’amortissements et de charges financières plus élevés, le bénéfice net s’est tassé de près de trois quarts, à 9,2 millions EUR. Le cash-flow opérationnel ou EBITDA s’est replié d’un tiers, entraînant une érosion (23,8%) de la marge. Mobistar devrait cependant réaliser les économies de coûts prévues pour cette année. Le groupe s’en tient à sa prévision d’EBITDA pour 2014 (250 à 280 millions EUR). Conséquence du ralentissement de la baisse du CA ou de la résurgence des rumeurs de reprise, la chute libre de l’action s’est interrompue. Mobistar s’échange à présent près de 40% au-dessus du plancher d’août dernier.

Conclusion

Sur le plan fondamental, après la suppression du dividende l’an dernier, peu d’arguments plaident en faveur d’un achat de l’action. A 5 fois l’EBITDA attendu et 2 fois la valeur comptable, sans offre de rachat (scénario peu probable), l’action a peu d’intérêt.

Conseil: conserver

Risque: moyen

Rating: 2B

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