L’Idylla de Biocartis conquiert le monde

La biotech belge spécialisée dans le diagnostic moléculaire espère devenir rentable à partir de 2019 ou 2020. Une approbation cette année des ventes aux États-Unis de sa plateforme de tests Idylla serait une excellente nouvelle. Au second semestre devrait suivre un accord de distribution en Chine, et en 2018 au plus tard, au Japon.

Le groupe flamand Biocartis nourrit l’ambition de devenir leader mondial des solutions de diagnostic moléculaire. La plateforme qu’il a développée dans ce cadre est Idylla, un mini-laboratoire capable de réaliser des tests de diagnostic rapidement mais aussi avec une haute précision. En fonction de la complexité du test, les résultats peuvent être livrés entre 35 et 150 minutes, contre plusieurs semaines pour les systèmes classiques. Idylla est déjà reconnu pour la qualité des tests qu’il réalise, et se distingue par son caractère automatisé (aucun risque d’erreur humaine), la simplicité de son utilisation et sa vitesse d’exécution. La plateforme a été lancée sur le marché en septembre 2014 et fin 2016, 389 dispositifs avaient été installés. Cette année, le groupe table sur 250 à 275 nouveaux mini-labos. Dans ce cadre, l’élargissement de la palette de tests d’Idylla est déterminant, car à terme, 90% du chiffre d’affaires devra provenir de la vente de cassettes de tests à insérer dans la plateforme.

Le groupe se concentre de plus en plus sur l’oncologie, le marché qui enregistre la croissance la plus rapide (croissance annuelle attendue jusqu’en 2021 de 17%). Pour les maladies infectieuses (le segment le plus important avec 43% en 2016), Biocartis travaillera davantage avec des partenaires. Fin 2016, sa plateforme Idylla proposait cinq tests de dépistage du cancer et deux autres pour les maladies infectieuses. Quatre d’entre eux avaient obtenu un marquage CE – leur commercialisation avait été approuvée dans la plupart des pays (hors Japon, Chine et États-Unis). Un marquage qui accroît sensiblement le marché potentiel de débouchés et permet au groupe d’appliquer des prix plus élevés. En mars dernier, Biocartis lançait son dixième test. Issu d’une collaboration avec Merck, il s’agit du deuxième test liquide à usage scientifique pour le cancer de l’intestin. Le marquage CE devrait suivre au second semestre pour ces deux tests. En mai, la vente d’un autre test pour le cancer de l’intestin avait été autorisée, et au cours de ce trimestre, ce devrait également être le cas pour un premier test de détection du cancer des poumons. Sous l’angle commercial, le marché du diagnostic du cancer du poumon est respectivement deux fois et dix fois plus important que celui du cancer de l’intestin et de la peau. Au second semestre, un deuxième test à usage scientifique pour le cancer du poumon verra le jour. En 2018, on espère notamment un test MSI (biomarqueur prédictif de réponse à l’immunothérapie) pour le cancer de l’intestin et un nouveau test pour le cancer du poumon.

Le principal catalyseur, cette année, est l’approbation attendue d’Idylla par l’agence américaine FDA. Les États-Unis constituent le plus vaste marché du diagnostic. La commercialisation y est aux mains du leader de marché Thermo Fisher. Biocartis espère également conclure au second semestre un accord de distribution en Chine, et en 2018 au plus tard, au Japon. En outre, on attend beaucoup des collaborations dans le secteur des companion diagnostics (CDx), des tests de diagnostic exécutés en complément d’une thérapie durant les phases d’études cliniques. Biocartis ambitionne pour cette année un triplement au moins du nombre de cassettes de tests vendues, et une trésorerie, d’ici fin décembre, de 40 millions d’euros (à fin mars, elle s’élevait à 70 millions).

En août, la direction du groupe sera emmenée par Herman Verrelst, un Belge disposant d’une expérience à l’international.

Conclusion

Sous Verrelst, bientôt, Biocartis devrait voir ses ventes passer à la vitesse supérieure. Le feu vert au lancement des ventes d’Idylla aux États-Unis sera un important catalyseur. La société espère atteindre la rentabilité à partir de 2019 ou 2020. Les nécessaires opérations de capital à venir ne sont pas un problème compte tenu de la base actionnariale solide. Le profil de risque de cette biotech est élevé, mais inférieur à celui de ses concurrentes.

Conseil : digne d’achat

Risque : élevé

Rating : 1C

Devise : euro (EUR)

Marché : Euronext Bruxelles

Capit. boursière : 455 millions EUR

C/B 2016 : –

C/B attendu 2017 : –

Perf. cours sur 12 mois : +27 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -7 %

Rendement du dividende : –

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