Le ciel se voile pour Air France-KLM

Grâce aux bons résultats du deuxième trimestre, qui devraient se maintenir ces prochains mois, le groupe franco-néerlandais devrait signer son premier exercice dans le vert depuis l’apparition de la pandémie. Mais l’inflation, le coût élevé du pétrole et la concurrence intense pourraient brider ses ambitions.

L’action Air France-KLM a dévissé en mai, notamment du fait de l’importante émission de droits, qui a multiplié par quatre le flottant, à 2,57 milliards de titres. Les 2,2 milliards d’euros levés ont cependant permis au groupe aérien de réduire sa dette nette, qui représentait 6,0 milliards d’euros fin juin. Le ratio d’endettement (2,2) se situe déjà dans la fourchette de 2-2,5 visée pour 2023.

Air France-KLM a généré un bénéfice d’exploitation de 386 millions d’euros au deuxième trimestre, qui a intégralement compensé les pertes d’exploitation du premier trimestre. Le bénéfice net s’élève à 324 millions d’euros entre avril et juin. Sur le semestre, toutefois, le résultat net reste déficitaire de 228 millions d’euros. De nombreux billets d’avion ont été vendus, mais le manque de personnel dans les aéroports constitue un défi de taille; les coûts des compensations versées aux clients lésés ont représenté 70 millions d’euros sur le trimestre.

Le coefficient d’occupation des diverses compagnies du groupe devrait rester bon jusqu’à la fin de l’année: au troisième trimestre, il devrait atteindre 80-85% du niveau de 2019, avant la crise sanitaire, pour passer à 85-90% au dernier trimestre de l’année. Sur l’ensemble de b2022, ce coefficient représentera 80% environ de celui de 2019. Le résultat d’exploitation devrait également être largement positif au troisième trimestre. Sur ce plan, 2022 pourrait donc être le premier exercice dans le vert depuis l’éclatement de la pandémie.

Conclusion

Malgré le redressement de ses résultats et l’augmentation de son capital, Air France-KLM affichait toujours des fonds propres négatifs de 3,2 milliards d’euros au 30 juin 2022 et cherche 4 milliards d’euros pour les renforcer. Le groupe envisage d’émettre 1,2 milliard d’euros d’obligations hybrides et table sur une nouvelle amélioration des résultats pour le reste. L’inflation élevée et le pétrole cher forment des obstacles de taille, qui s’ajoutent à la concurrence intense des compagnies à bas prix. Nous maintenons donc notre recommandation de vente.

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