Le basculement de Nyrstar est en vue
Nous espérons que, comme l’anticipe la direction de l’entreprise, le deuxième semestre sera excellent et donc, que les cash-flows disponibles repasseront dans le vert. A défaut, une réduction de la dette semble impossible.
Le marché attendait, inquiet, le rapport semestriel de Nyrstar. Une inquiétude qui s’est reflétée dans le cours de l’action, lequel a cédé plus de 15%, au cours des jours précédant la date fatidique du 1er août. L’obligation qui arrive à échéance le 15 septembre 2019 a été sous pression elle aussi. Depuis son sommet de début février (3.606 dollars), le cours du zinc a perdu plus de 30%, à 2.470 dollars la tonne. Le marché s’attend en effet à une suroffre de zinc concentré, cette année et les prochaines. Il craint en outre que les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine aient des répercussions sur le secteur. Dans ce contexte, les investisseurs redoutaient l’annonce d’une nouvelle augmentation de capital.
Mais l’entreprise a rassuré tout le monde. L’action a gagné plus de 15% après la publication des résultats semestriels. Le cash-flow d’exploitation récurrent (Rebitda) de Nyrstar a progressé de 8% en un an, à 120 millions d’euros. Les analystes s’attendaient en moyenne à 116 millions. Si une envolée du cours du zinc (+21%, à 3.268 dollars la tonne) a soutenu le Rebitda (+42 millions d’euros), hélas les effets de change (le dollar américain a cédé 12%) et la diminution des coûts de traitement du zinc (-15%, à 147 dollars la tonne) l’ont amputé de 34 et 42 millions, respectivement.
Dans la division Fonderie, le Rebitda a progressé de 1%, à 118 millions d’euros (bien mieux que le consensus: 98 millions), alors qu’il avait reculé de 22%, à 49 millions d’euros, sur les trois premiers mois de l’année. Le volume de zinc métal produit a augmenté de 2% en glissement semestriel, à 528.000tonnes, alors qu’il s’était contracté de 3%, à 252.000 tonnes, au premier trimestre. La projection annuelle en la matière est inchangée (1,05 à 1,1 million de tonnes). A Port Pirie, qui a été transformé en une unité de traitement de métaux de pointe, tout se déroule légèrement mieux que prévu, à telle enseigne que Hilmar Rode, le directeur de Nyrstar, a confirmé s’attendre à ce que le site contribue au Rebitda global à hauteur de 40 millions d’euros au moins, au deuxième semestre. L’an prochain, cette part augmentera à 100 millions et d’ici à 2022, à 130 millions d’euros.
La division minière a produit 30% de zinc concentré de plus, à 69.000 tonnes. Le Rebitda y a gagné 87%, à 28 millions d’euros. Au cours du deuxième semestre, Myra Falls, la dernière mine nord-américaine inactive du groupe, sera remise en service. Nyrstar a pu couvrir la vente de l’ensemble de la production de zinc concentré attendue en 2019 au cours attrayant de 3.000 dollars la tonne; c’est une très bonne nouvelle. Grâce à l’accroissement du fonds de roulement, l’entreprise a pu réduire la dette nette à 1,2 milliard d’euros. Fin 2017, celle-ci était légèrement moindre, à 1,1 milliard. La direction de Nyrstar s’attend à connaître un semestre meilleur que le premier.
Conclusion
Une amélioration se fait sentir. Cependant, Nyrstar devra obligatoirement confirmer cette tendance au cours des trimestres à venir. Un investissement dans une telle action demeure très risqué. Pourtant, nous estimons que ses chances de se redresser augmentent. Elle pourrait même prendre le marché à contre-pied au cours des deux prochaines années. Pour l’heure, nous ne changeons rien à notre position dans le portefeuille modèle.
Conseil : acheter
Risque : élevé
Rating : 1C
Cours : 5,05 euros
Ticker : NYR BB
Code ISIN : BE0974294267
Marché : Euronext Bruxelles
Capit. boursière : 555 millions EUR
C/B 2017 : –
C/B attendu 2018 : –
Perf. cours sur 12 mois : -15 %
Perf. cours depuis le 01/01 : -25 %
Rendement du dividende : –
Actions belges
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