La dette de Nyrstar s’est encore alourdie
Heureusement, la hausse du cours du zinc soutient la division minière du groupe. Le report du démarrage de Port Pirie entraîne lui un surcoût, et ce n’est qu’à partir de 2019 que le site générera des revenus importants. Les dirigeants du groupe restent confiants, en témoigne leur achat à titre personnel d’actions de leur société pour 1,7 million d’euros.
Contre toute attente, le groupe belge minier et multimétaux avait annoncé début février le report de six mois (à septembre) du démarrage de son unité de traitement multimétaux de haute technologie Port Pirie, en Australie. Depuis, l’action Nyrstar a perdu 40%. Bien que le groupe profite de ce délai supplémentaire pour procéder à des améliorations de procédures, ce retard lui coûtera 70 millions d’euros. L’EBITDA augmentera dès lors aussi plus tard que prévu : aucune contribution cette année (20 millions d’euros étaient attendus), 40 millions en 2018 (initialement, 80 millions), mais une hausse à 100 millions en 2019 et à 130 millions à partir de 2020 (alors que pour chacun de ces exercices, 80 millions étaient escomptés). Bien qu’à long terme les revenus augmentent, à court terme le surcoût et l’afflux différé des revenus pèsent plus lourd en raison de la charge de la dette.
L’actualisation pour le premier trimestre n’a pas apaisé les investisseurs : la dette nette s’est alourdie de 121 millions à 986 millions d’euros. Et si l’on y inclut les accords sur la livraison de zinc et les obligations perpétuelles émises pour le redéploiement de Port Pirie (au total 286 millions, contre 302 millions d’euros fin 2016), elle atteint 1,27 milliard d’euros (+105 millions d’euros). Cela représente un rapport très élevé de 4,3 fois l’EBITDA attendu cette année. C’est aussi une conséquence de l’augmentation des prix des matières premières, qui a donné lieu à une progression du fonds de roulement. Au premier trimestre, l’EBITDA récurrent (hors éléments exceptionnels) s’est accru de 14 millions à 55 millions d’euros (+34%). Il a été soutenu à hauteur de 86 millions par la sensible augmentation du prix moyen du zinc (de 1679 à 2780 dollars la tonne, ou +66%), mais le repli des frais de traitement de 11%, à 172 dollars la tonne, a comprimé le REBITDA de 36 millions d’euros. Les réductions sur les frais de traitement moyens restent historiquement élevées (entre 40 et 50 dollars la tonne, contre 10 à 30 dollars précédemment). Elles résultent de la pénurie de concentré de zinc. Le REBITDA a progressé dans la division Fonderie de 24%, à 63 millions d’euros, alors que le pôle minier a su convertir un REBITDA négatif de 3 millions d’euros en un chiffre positif de 3 millions d’euros. Le prix plus élevé du zinc soutient la division minière. Au cours de ce deuxième trimestre, la production redémarre à Middle Tennessee aux États-Unis. Le redémarrage de Myra Falls au Canada a également été approuvé, sous conditions. Nyrstar espère accroître la valeur de marché des mines nord-américaines, pour ensuite les revendre à meilleur prix. Le CEO Rode a affirmé ne pas entendre accepter d’offre trop basse. En avril, le groupe avait annoncé la vente de Campo Morado au Mexique pour 20 millions de dollars.
Hilmar Rode et le directeur des opérations Frank Rittner ont exprimé leur confiance dans la valeur en investissant au total 1,7 million d’euros en actions Nyrstar.
Conclusion
Le démarrage différé de Port Pirie et l’endettement élevé constituent deux obstacles importants. Cela dit, le prix plus élevé du zinc offre un ballon d’oxygène à la division minière, même si Nyrstar en a peu profité jusqu’ici. Le potentiel de la valeur à moyen terme demeure réel, mais les risques sont élevés.
Conseil : conserver/attendre
Risque : élevé
Rating : 2C
Devise : euro (EUR)
Marché : Euronext Bruxelles
Capit. boursière : 500 millions EUR
C/B 2016 : –
C/B attendu 2017 : 69
Perf. cours sur 12 mois : -25 %
Perf. cours depuis le 01/01 : -31 %
Rendement du dividende : –
Actions belges
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici