La croissance de Netflix ralentit

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Pour renouer avec la croissance, Netflix va devoir investir. Mieux vaudrait toutefois que le groupe évite de s’endetter davantage et donc, qu’il dégage des cash-flows disponibles suffisamment élevés.

En novembre, l’action Netflix coûtait plus de 700 dollars, pour un peu plus de la moitié à peine moins de trois mois plus tard. Après la publication des trimestriels, elle a chuté d’un bon cinquième, faisant s’envoler 45 milliards de dollars de capitalisation boursière.

Il n’y a pourtant pas eu de contretemps majeur au 4e trimestre, mais le marché n’a pas apprécié les perspectives pour cette année. Si le nombre de nouveaux abonnés au 3e trimestre avait agréablement surpris, l’exploit ne s’est pas reproduit ensuite. Netflix misait sur 8,5 millions de nouveaux abonnés, un peu au-dessus du consensus; leur nombre a finalement atteint 8,28 millions, ce qui porte le total à 221,8 millions d’abonnés, en hausse de 8,9% en un an. Au 4e trimestre de 2020, exceptionnellement robuste, l’augmentation avait été de 21,9%. La croissance totale est donc, en 2021, de 18,2 millions, contre près de 37 millions en 2020.

Les prévisions pour 2022 sont peu encourageantes: Netflix devrait accueillir 2,5 millions de nouveaux abonnés entre janvier et mars (+8% en glissement annuel), soit beaucoup moins qu’escompté. La croissance ralentit donc nettement, ce qui, au vu de la concurrence de plus en plus vive, n’a rien d’étonnant. Ces deux dernières années, presque toutes les entreprises médias (Amazon, Disney, Comcast, Viacom) ont tenté de mettre un pied dans le streaming, saturant peu à peu le marché américain, le plus lucratif – là-bas, plus de la moitié des ménages qui ont accès à l’Internet à haut débit sont abonnés à Netflix.

Le chiffre d’affaires du 4e trimestre n’en a pas moins bondi de 16%, à 7,71 milliards de dollars, sous l’effet combiné de la croissance du nombre d’abonnés et des augmentations de tarif. Le prix de l’abonnement standard est passé de 13,99 à 15,49 dollars par mois, soit près d’un tiers de plus que la concurrence, une différence que peut expliquer en partie la qualité du contenu, lequel est, en outre, adapté aux marchés locaux. L’augmentation des dépenses a fait tomber le bénéfice opérationnel à 8,4%, contre 14,4% un an plus tôt. Une nouvelle croissance pourrait provenir du marché des jeux, entre autres, mais nécessitera des investissements. Contrairement à la concurrence, Netflix est actif sur le marché international, mais sans doute ne conservera-t-il pas cette avance très longtemps.

Le cash-flow disponible, qui n’a été positif qu’au 1er trimestre, a achevé l’exercice à -158 millions de dollars. La direction a la certitude qu’il remontera dans le vert cette année. Cela dépendra en fait, en partie, du calendrier des investissements. Netflix prévoit d’investir 17 milliards dans de nouveaux contenus en 2022; c’est 25% de plus qu’en 2021 et 57% de plus qu’en 2020. Soulignons que les cash-flows positifs de 2020 et du début de 2021 n’étaient que le résultat d’un report des investissements; à présent que le groupe recommence à produire davantage, ses dépenses vont augmenter, or mieux vaudrait qu’il ne creuse pas sa dette – et donc, qu’il dégage un cash-flow disponible suffisamment élevé. Sa trésorerie s’établissait fin décembre à 6 milliards de dollars, sa dette, à 17,9 milliards.

Conclusion

La pandémie a accéléré l’essor du streaming mais en raison de la concurrence accrue, la progression se heurte à ses limites. C’est un problème pour Netflix, qui est déjà le plus cher des fournisseurs. Or si la croissance ralentit, la valorisation recule. A 30 fois le bénéfice escompté, cependant, elle demeure élevée. Un rebond technique est possible, mais nous continuons à exprimer un avis négatif.

Conseil: vendre

Risque: moyen

Rating: 3B

Cours: 387,15 dollars

Ticker: NFLX US

Code ISIN: US64110L1061

Marché: Nasdaq

Capit. boursière: 176,1 milliards USD

C/B 2021: 34

C/B attendu 2021: 30

Perf. cours sur 12 mois: -31%

Perf. cours depuis le 01/01: -36%

Rendement du dividende: –

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