Kinepolis renoue avec la tradition

© Belga

On finit par s’y habituer. Le nombre de visiteurs du plus grand exploitant belge de salles de cinéma a certes baissé au premier trimestre, mais les revenus, le cash-flow opérationnel et le bénéfice récurrent ont augmenté. En d’autres termes, les marges se sont renforcées. Dommage que la valorisation de Kinepolis soit tendue.

Sur les trois premiers mois de l’année, le nombre de visiteurs a baissé de 6,7 à 6,6 millions, un repli de 0,8%. C’est assez remarquable car l’an dernier, cinq nouveaux cinémas ont ouvert leurs portes dans trois pays : Kinepolis Dordrecht, Breda et Utrecht aux Pays-Bas, Grenade en Espagne et Fenouillet (Toulouse) en France. Hélas, l’offre de films a pesé plus lourd. Pas de “Revenant”, ni de “Star Wars”, mais “Cinquante nuances plus sombres” et “La La Land”. Ce qui a valu au groupe de compter par exemple 6,1% de visiteurs de moins (de 2,43 à 2,28 millions). On ne note de hausse qu’aux Pays-Bas, où trois nouveaux cinémas ont ouvert l’an dernier et le nombre de visiteurs a augmenté de 19,2% (de 690.000 à 820.000). Cette information provient d’un business update reçu à la mi-mai. Nous n’avons donc pas de chiffres concrets sur les revenus et le bénéfice, mais savons seulement qu’ils ont augmenté, ce qui suppose que les revenus par visiteur continuent également de progresser. Kinepolis a précisé que ce fut le cas dans tous les pays. Seul Kinepolis Film Distribution (KFD) a vu ses revenus se tasser car au premier trimestre 2016 “Safety First” avait remporté un vif succès. La dette financière nette a cependant augmenté depuis la fin de l’an dernier du fait des investissements pour les cinémas qui ont ouvert à cette période. Traditionnellement, le chiffre d’affaires (CA) et le bénéfice augmentent plus largement que le nombre de visiteurs. Ce ne fut le cas ni en 2014 ni l’an dernier. À l’époque, la rentabilité n’était pas exceptionnelle. C’est précisément dû à l’expansion, cependant. En moins de trois ans, au travers d’acquisitions et de projets de nouvelles constructions, le nombre de cinémas a doublé, de 23 à 47. La direction se donne trois ans pour ramener la rentabilité d’un complexe racheté ou neuf au niveau moyen du groupe. En 2014, la reprise des 9 complexes Wolff avait plombé sa rentabilité. L’an dernier, c’était l’acquisition des 9 complexes Utopolis Group.

Le nombre de visiteurs a progressé l’an dernier de 7,5%, à 23,8 millions. En 2016, l’augmentation du REBITDA a cependant stagné à 4%, ou 94,6 millions d’euros, soit un tassement de la marge de REBITDA de 30,2 à 29,1%. Ou, par visiteur, de 4,11 à 3,97 euros. Le bénéfice opérationnel récurrent (hors éléments exceptionnels _ REBIT) a même reculé de 1,4%, à 66,7 millions d’euros. L’expansion entraîne en effet également des amortissements complémentaires. Le bénéfice net par action a progressé de 47,1%, à 1,75 euro, du fait de la plus-value sur la vente des 4 cinémas belges Utopolis.

Conclusion

Kinepolis peut entrevoir 2017 avec confiance car les films à l’affiche sont plus prometteurs au second semestre qu’en début d’année. Kinepolis produit énormément de liquidités, ce qui lui permet de réaliser son expansion. Hélas, sa valorisation est trop tendue (14 fois le rapport attendu valeur d’entreprise/REBITDA 2017) pour justifier un conseil d’achat.

Conseil : conserver/attendre

Risque : faible

Rating : 2A

Devise : euro

Marché : Euronext Bruxelles

Capit. boursière : 1,38 milliard EUR

C/B 2016 : 35

C/B attendu 2017 : 28,5

Perf. cours sur 12 mois : +25 %

Perf. cours depuis le 01/01 : +19 %

Rendement du dividende : 1,7 %

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