Kinepolis réduit ses frais fixes
Il est évident que 2020 ne sera pas la meilleure année de l’histoire de Kinepolis. Mais il n’y a aucune raison de paniquer.
Pour un exploitant de salles de cinéma comme Kinepolis, il y a eu un avant Covid-19 et il y aura un après Covid-19. Le groupe a tenu à le préciser dans son rapport sur le premier trimestre, en présentant séparément les taux de fréquentation (jusqu’à la pandémie, et après). Les chiffres révèlent une augmentation du nombre de visiteurs de 12% jusqu’à la mi-mars, notamment grâce à l’acquisition de MJR Digital Cinemas, bouclée au dernier trimestre de 2019. Les salles ont ensuite fermé progressivement leurs portes dans le monde entier et Kinepolis a achevé le trimestre sur une baisse de 9,1%, à 8 millions de visiteurs, américains inclus (MJR: 980.000). Dans les pays où le groupe est actif depuis longtemps, ce sont les Pays-Bas qui affichent la meilleure performance, avec une baisse de taux limitée à 1,4%, de 1,08 à 1,07 million de visiteurs, grâce à la politique d’expansion mise en oeuvre, notamment.
En Belgique, le groupe a contenu les dégâts: le recul n’est que de 12,4%, à 1,61 million de visiteurs, car une hausse de près de 3% a été observée jusqu’au 12 mars (chez nous, le confinement est entré en vigueur le vendredi 13 mars). En Espagne, où Kinepolis a acquis les cinémas El Punt, le nombre de visiteurs s’est contracté de 16,4%. Le coronavirus a fait plus de dégâts sur deux marchés importants, le Canada (acquisition de Landmark Cinemas, le deuxième exploitant de cinémas canadien, fin 2017) et la France. Au Canada, la fréquentation a plongé de 22,6%, à 1,98 million; outre-Quiévrain, Kinepolis a perdu plus d’un tiers de ses visiteurs au cours des trois premiers mois de l’exercice (-36%, à 1,27 million).
Jusqu’à ce que la pandémie paralyse le monde, les revenus de Kinepolis avaient augmenté davantage que le nombre de visiteurs et l’Ebitda (cash-flow opérationnel) par visiteur était en hausse malgré un mix pays moins favorable avec l’ajout des Etats-Unis. Sur l’ensemble du premier trimestre, les résultats sont nettement plus mitigés. Les revenus ont moins largement baissé que le nombre de visiteurs, mais la part plus faible de la Belgique dans le total a réduit l’Ebitda ajusté par visiteur. Les activités B2B et la publicité sur écrans (surtout en Belgique) ont été lourdement affectées par le coronavirus et les revenus immobiliers se sont également retrouvés sous pression. Depuis la mi-mars, Kinepolis concentre tous ses efforts sur la maîtrise des coûts: le pourcentage de frais fixes au sein des frais opérationnels a été ramené de 80 à 70%, le dividende sur l’exercice 2019 a été supprimé, les paiements des bonus 2019 ont été reportés, les salaires du management ont été réduits et des investissements non urgents ont été reportés.
Conclusion
N’oublions pas que le groupe ne manque pas d’atouts, comme son taux d’endettement plus faible que la moyenne dans le secteur, le fait que la première échéance importante en termes de remboursement d’obligations n’interviendra qu’en 2022, sa position de trésorerie encore tout à fait respectable et la partie substantielle des complexes détenus en propriété. Nous émettons par conséquent une recommandation positive sur une perspective de plusieurs années.
Conseil: acheter
Risque: moyen
Rating: 1B
Cours: 31,55 euros
Ticker: KIN BB
Code ISIN: BE0974274061
Marchét: Euronext Bruxelles
Capit. boursière: 863 millions EUR
C/B 2019: 18
C/B attendu 2020: –
Perf. cours sur 12 mois: -38%
Perf. cours depuis le 01/01: -47%
Rendement du dividende: –
Actions belges
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