Kinepolis: en attendant les visiteurs

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L’année 2020 a été catastrophique pour Kinepolis et 2021 ne sera pas une année normale non plus. Heureusement, le groupe est plein de ressources.

Dans la plupart des pays du monde, les cinémas n’ont pas rouvert leurs portes après avoir été contraints de fermer, en 2020. A l’automne, les investisseurs paniqués ont brièvement fait plonger le cours de l’action Kinepolis sous 20 euros, un niveau plus jamais atteint depuis 2013. Eddy Duquenne, le CEO, est alors monté au front, avançant son point trimestriel pour souligner que le groupe était apte à faire face à la crise sanitaire. Lors de la présentation des résultats annuels de 2020 aux analystes, il a détaillé la position de trésorerie, précisant que le groupe disposait fin décembre d’une réserve de liquidités de 171 millions d’euros et avait souscrit un crédit supplémentaire de 80 millions d’euros à trois ans. Après quoi le cours a été multiplié par deux.

Il n’en reste pas moins que personne ne se réjouira du taux de fréquentation. Le groupe n’a accueilli que 12,1 millions de visiteurs en 2020, 70,1% de moins qu’en 2019 (40,34 millions). Avant la crise sanitaire, la direction pronostiquait 45 millions de spectateurs dès lors que le rachat de l’américain MJR Digital Cinemas (groupe basé dans le Michigan exploitant 10 complexes et 164 salles, dont 7 cinémas et 114 salles en propriété pleine), finalisé au quatrième trimestre de 2019, était censé apporter plusieurs millions de clients supplémentaires. Mais 1,1 million de visiteurs seulement ont franchi les portes des complexes américains, en 2020. Avec une baisse de “seulement” 55,7% (de 4,53 à 2 millions de visiteurs), les Pays-Bas affichent la meilleure performance du groupe. La Belgique a connu un plongeon bien plus marqué que la moyenne du groupe, à -71,7% (de 8,12 à 2,30 millions de visiteurs).

La planète confinée, Tenet a été l’une des rares superproductions hollywoodiennes diffusées sur le grand écran. D’autres blockbusters potentiels, tels que Mulan, ont été transférés directement sur une plateforme de streaming. Quant au 25e James Bond, Mourir peut attendre, sa sortie a été reportée plusieurs fois. En 2020, les revenus ont légèrement moins diminué que la fréquentation (-68%, de 551,5 à 176,3 millions d’euros), tandis que le cash-flow opérationnel (Ebitda) ajusté fondait de 90% (de 172,3 à 17,2 millions d’euros). L’Ebitdal (c’est ainsi que le groupe abrège l’Ebitda ajusté des loyers, Ndlr) s’est établi à -14 millions d’euros. Le résultat net s’est, lui aussi, enfoncé dans le rouge: alors que le groupe avait réalisé un bénéfice net de 54,4 millions d’euros (2,02 euros par action) en 2019, il a essuyé une perte nette de 69,1 millions d’euros (-2,56 euros par action) en 2020. Sans surprise, aucun dividende ne sera versé pour 2020. L’endettement financier net (donc sans les engagements de leasing) a encore augmenté, de 417 millions d’euros à l’issue de 2019 à 513,3 millions d’euros un an plus tard.

Conclusion

Le groupe attend avec impatience de pouvoir rouvrir ses complexes et le retour des superproductions, qui attirent généralement beaucoup de monde dans ses salles. Sa situation financière est néanmoins rassurante. La prochaine échéance importante pour le remboursement de sa dette n’est qu’en 2022. En outre, comme le groupe possède la plupart des complexes qu’il exploite, il peut envisager diverses opérations financières (vente assortie d’une promesse de location, par exemple). Il pourrait également procéder à une augmentation de son capital, pour financer une acquisition. Quoique l’action se soit déjà bien redressée, nous maintenons notre recommandation.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 42,95 euros

Ticker: KIN BB

Code ISIN: BE0974274061

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 1,21 milliard EUR

C/B 2020: –

C/B attendu 2021: –

Perf. cours sur 12 mois: -19%

Perf. cours depuis le 01/01: +25%

Rendement du dividende: –

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